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Deux mobilisations à Montréal contre le gazoduc Coastal GasLink

gazoduc Coastal GasLink
Un blocus à Saint-Lambert en soutien à la communauté Wet'suwet'en, en février dernier. Photo: Denis Germain/Métro

Deux mobilisations auront lieu cet après-midi à Montréal contre le projet de gazoduc Coastal GasLink, à l’origine d’une importante crise ferroviaire en début d’année au pays.

«On veut montrer qu’on n’a pas oublié, que ce projet-là existe encore et que la mobilisation doit continuer», explique à Métro le militant David Sanchez, d’Extinction Rebellion. 

Une dizaine de membres du groupe se réuniront à 15h aujourd’hui pour assembler des bouts de tuyau en plastique afin de «construire un gazoduc» dans le parc Jeanne-Mance.

En février, des blocus ferroviaires ont pris forme, notamment au Québec et en Ontario, en appui aux chefs héréditaires de la communauté Wet’suwet’en. Ceux-ci s’opposent au projet de gazoduc de 670 km dont TC Energy a entamé la construction en Colombie-Britannique.

«Étant donné que c’est un projet qui nous rejoint beaucoup compte tenu des gaz à effet de serre qu’il va émettre, c’est de notre devoir d’être solidaire avec cette communauté-là», ajoute M. Sanchez. Ce dernier assure que les participants à cette action respecteront les règles de distanciation physique en vigueur.

Coups d’éclat

L’an dernier, le groupe militant a été à l’origine de plusieurs coups d’éclat à Montréal. Des manifestants ont notamment perturbé la circulation sur le pont Jacques-Cartier et le boulevard René-Lévesque en octobre. Puis, en novembre, des centaines de membres du groupe ont bloqué l’intersection des rues Peel et Sainte-Catherine pendant le «vendredi fou», scandant des slogans contre la consommation de masse. 

Quelques dizaines de personnes ont aussi manifesté contre l’utilisation de la voiture en janvier dernier dans le Palais des congrès, alors que s’y déroulait le Salon de l’auto.

David Sanchez n’a pas voulu s’avancer vendredi sur les prochaines actions que prépare le groupe au Québec. Mais après une pause forcée par le confinement, de nouvelles mobilisations sont à prévoir. «On travaille là-dessus», laisse-t-il tomber.

«C’est le retour d’Extinction Rebellion, qui se réveille du confinement.» -David Sanchez, militant membre d’Extinction Rebellion

Manifestation «à roulettes»

D’autre part, la Coalition étudiante pour un virage environnemental et social (CEVES) tiendra à 19h une manifestation, dont le point de rencontre se trouve devant la statue George-Étienne Cartier, dans le parc du Mont-Royal. Cette mobilisation, qui mènera les participants au parc Maisonneuve, se veut elle aussi en opposition au gazoduc Coastal GasLink. 

«Ce qu’on constate, c’est que depuis [la fin de] l’épisode de la crise ferroviaire, on ne parle plus de ce qui se passe avec la communauté Wet’suwet’en. Ce qu’on veut faire avec cette mobilisation, c’est de montrer que cet enjeu continue», souligne à Métro la porte-parole du CEVES, Léa Ilardo.

La société d’État Exportation et développement Canada a d’ailleurs accordé le mois dernier un prêt pouvant atteindre jusqu’à 500 M$ à TC Energy. Ce montant servira à financer une partie de la construction de ce gazoduc, dont la facture pourrait s’élever à 6,6 G$. 

Un soutien financier qui contraste avec l’intérêt annoncé du premier ministre Justin Trudeau de miser sur une relance économique «verte», selon Mme Ilardo.

«On voit la contradiction dans son discours qu’il veut une relance verte alors qu’il accorde 500 millions de dollars pour la construction de ce pipeline», soulève-t-elle.

Afin de faciliter le respect des mesures de distanciation physique, le CEVES invite les participants à la manifestation à prendre part à celle-ci à vélo ou sur tout autre mode de transport actif, comme une trottinette. Le port du masque est également fortement recommandé.

«On veut trouver un moyen de mobiliser différemment les gens», indique Mme Ilardo. 

Crise ferroviaire

La mobilisation en soutien aux chefs héréditaires Wet’suwet’en a eu des répercussions économiques majeures, en plus de faire ressurgir le débat sur la question des droits territoriaux des Autochtones.

Les blocus ferroviaires qui ont eu lieu en février ont notamment perturbé la circulation des trains de marchandises en Ontario et au Québec. Le service de train de banlieue d’exo, dans le Grand Montréal, tout comme l’entreprise Via Rail, ont aussi écopé de cette crise.

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