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Les plaidoyers s’accumulent pour un centre-ville plus vibrant à Montréal

Centre-ville
La rue Sainte-Catherine, à Montréal, est occupée par des centaines de commerces. Photo: Archives Métro

Alors que l’administration Plante doit présenter mercredi son plan de relance économique, de nouvelles pressions s’exercent sur le gouvernement Legault pour qu’il appuie davantage le centre-ville de Montréal dans son effort de piétonnisation de nouvelles rues comme Sainte-Catherine, dans la foulée de la COVID-19.

«Si on ne créé pas de rues piétonnes, j’ai peur que les Montréalais ne viennent pas au centre-ville», a fait valoir mardi après-midi l’éditorialiste en chef de La Presse, François Cardinal, lors d’une allocution virtuelle tenue devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM).

Il est urgent selon lui que des budgets soient débloqués. «Là où le bas blesse, c’est que la Ville en veut beaucoup, mais n’a pas beaucoup d’argent. Le gouvernement devrait appuyer davantage le centre-ville. On ne sent pas une grande sensibilité. C’est comme si on voulait traiter le centre-ville de Montréal comme celui de Trois-Rivières ou de Sherbrooke», déplore M. Cardinal.

Celui-ci salue la position de plusieurs organismes, dont la CCMM, qui demande de piétonniser Sainte-Catherine, entre Atwater et Papineau, sept jours sept. «Ça, c’est un argument de vente pour attirer les gens», estime le journaliste de profession. Jusqu’ici, Montréal s’est déjà engagée à le faire en bonne partie, le week-end.

«Sinon, les Montréalais vont aller sur [l’avenue du Mont-Royal] ou dans le Quartier Latin pour profiter des rues piétonnes. Pourquoi ils iraient dans le centre-ville avec des petits trottoirs?» -François Cardinal

En rendant la ville «plus attrayante», l’éditorialiste estime que la Ville pourrait éventuellement prévenir un risque de nouvel exode vers la banlieue, que craignent de plus en plus d’experts en Amérique du Nord.

Des demandes répétées

À la SDC Destination Centre-Ville, le président Émile Roux s’inquiète lui aussi que la Ville de Montréal soit déjà «saturée dans son budget», alors que le besoin pour des espaces adaptés au centre-ville est grandissant.

«On va avoir besoin de soutien supplémentaire pour financer davantage d’infrastructures et de services aux usagers, surtout si les effets de la crise se font sentir encore plusieurs mois», expliquait-il à Métro la semaine dernière, alors qu’un nouveau sondage révélait que 72% des Québécois fréquentent moins leur centre-ville depuis le début de la pandémie.

Début juin, Québec et Ottawa annonçaient un nouveau Fonds d’urgence de 50 M$ pour les commerces montréalais, qui s’adresse particulièrement à ceux du centre-ville. «Cette aide arrive à point», s’était entre autres réjouie la mairesse de Montréal, Valérie Plante.

Mais pour plusieurs, ce ne sera pas assez. «On met de l’argent, donc il y a un souci gouvernemental, mais on sait que les villes auront beaucoup moins de moyens. Ça va en prendre plus. L’idée un Fonds transitoire pour l’animation des rues est intéressante, surtout pour Montréal qui est à sec d’un point de vue budgétaire», a aussi illustré le président de Vivre en ville, Christian Savard.


Appel à un nightlife pour Montréal

De nombreux représentants du milieu culturel montréalais, membres du Conseil de nuit de MTL 24/24, pressent quant à eux la Ville de mettre en place des mesures concrètes afin que les Montréalais puissent profiter de la vie nocturne cet été.

Ils proposent notamment à l’administration de transformer des zones industrielles en «espaces de socialisation nocturne», de permettre aux bars de vendre de l’alcool pour emporter et d’autoriser la diffusion de musique amplifiée dans certains parcs.

«Ce sont des mesures qui pourraient être applicables rapidement», explique à Métro la fondatrice du label de musique électronique CKKrecords, Salima Bouaraour. Elle déplore que la Ville tarde à annoncer la nomination, comme prévu, d’un nouveau commissaire au développement économique chargé d’élaborer une politique du bruit et de la vie économique nocturne. 

Contactée par Métro, la Ville a confirmé que des discussions sont en cours en vue de permettre la consommation d’alcool sur la place publique. Plus de détails seront donnés demain à cet égard.

Avec Zacharie Goudreault

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