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Restaurants: la «taxe COVID» fait son entrée à Montréal

Des restaurants ont commencé à imposer une «taxe covid».
Photo: Thinkstock

De nombreux internautes dénoncent l’imposition d’une «taxe COVID» par des restaurants, sous forme de frais supplémentaire. Une pratique que Québec pourrait éviter en finançant l’acquisition d’équipements de protection individuelle par ces établissements, selon une association.

«Faites attention, certains restaurants au Québec ajoutent une « taxe COVID » sur votre facture», prévient une publication largement partagée sur les réseaux sociaux dans les derniers jours. Celle-ci arbore des photos de factures de restaurants qui exigent des «frais COVID-19» sous forme d’un montant fixe ou d’un pourcentage de la facture.

«Nous, comme association, on est au courant que des restaurants intègrent dans le prix ou ajoutent des frais en raison de la COVID-19», confirme à Métro le vice-président aux affaires fédérales et au Québec pour Restaurants Canada, David Lefebvre. L’association n’a toutefois pas pris position sur cette pratique.

«C’est une évaluation et une décision que les restaurants doivent prendre. On ne peut pas, comme association, leur recommander de le faire ou de ne pas le faire», justifie M. Lefebvre.

La réouverture des salles à manger des restaurant est possible depuis lundi dans le Grand Montréal. Une distanciation de deux mètres entre chaque table doit toutefois être respectée. Ainsi, de nombreux établissements ont perdu environ 50% de leur capacité, tandis que leurs dépenses ont augmenté en raison des mesures sanitaires imposées par le gouvernement Legault.

«Tout ce qu’on demande, c’est que les frais soient faits de manière légale et transparente.» -David Lefebvre

Des frais légaux?

Dans les dernières semaines, plusieurs commerces, notamment des salons de coiffure et des garagistes, ont décidé d’imposer des frais supplémentaires à leurs clients. Ceux-ci visent généralement à combler les dépenses reliées à l’achat d’équipements de protection individuelle pour leurs employés.

Les commerçants ont le droit de revoir leurs tarifs à la hausse en raison des frais engendrés par le coronavirus, précise l’Office de la protection du consommateur (OPC) sur son site web. Les «frais surprises» sont toutefois interdits, rappelle l’OPC. La surcharge doit donc être incluse à même le prix annoncé, par exemple, sur le menu d’un restaurant.

Autrement, un consommateur peut refuser de payer des frais supplémentaires imprévus, voire contester ceux-ci devant la cour.

«Un commerçant ne peut pas gonfler ses prix au point où la différence entre la valeur de ce qu’il offre et le prix demandé est tellement considérable qu’il exploite le consommateur», souligne également l’OPC.

Dans une publication largement partagée sur les réseaux sociaux, on peut voir une facture datant du 24 juin émise par le restaurant Pizzeria Napoletana, à Montréal. Celle-ci réclamait des frais totaux de 12$, soit 4$ par personne, afin de couvrir des «frais COVID».

Contacté par Métro, le restaurant a indiqué vendredi avoir cessé jeudi soir d’imposer ces frais supplémentaires.

Aide financière

Afin d’éviter aux restaurants d’avoir à imposer de tels frais, Restaurants Canada presse le gouvernement Legault de financer l’acquisition d’équipements de protection individuelle par ces établissements. Ceux-ci doivent notamment fournir un masque et une protection oculaire à leurs employés.

«Ce serait bien, dans la mesure où c’est obligatoire, que le gouvernement du Québec aide les commerces à acquérir ce matériel», estime David Lefebvre.

Cette demande fait écho à celle de l’Association des chirurgiens dentistes du Québec (ACDQ). Celle-ci suggère à ses membres d’imposer temporairement à ses clients une augmentation tarifaire pouvant varier de 15 à 30$ en fonction de l’opération et du nombre de dentistes impliqués.

Afin de respecter les directives du ministère de la Santé, les dentistes doivent notamment porter un masques N95 de même qu’une visière et une blouse à manches longues. Ils ont aussi dû installer de coûteux filtres à air dans leurs salles d’opération.

Contacté par Métro, l’ACDQ a confirmé que des discussions sont toujours en cours avec Québec de le but d’obtenir une aide financière pour l’acquisition de ce matériel. Un tel coup de pouce pourrait permettre aux dentistes de réduire les frais supplémentaires qu’ils exigent actuellement à leurs clients.

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