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Les voies cyclables et piétonnes complexifient les déménagements dans le Plateau-Mont-Royal

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Un camion est stationné sur l'avenue du Mont-Royal dans le cadre d'un déménagement, le 1er juillet Photo: Zacharie Goudreault/ Métro

Les voies cyclables et piétonnes complexifient les déménagements dans l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal en créant de nombreux détours parfois difficiles à déchiffrer, a constaté Métro.

Si le beau temps est au rendez-vous en ce 1er juillet, les conditions routières sont loin d’être favorables pour les déménageurs qui sillonnent les rues de l’arrondissement en ce grand bal des déménagements. Métro a rencontré plusieurs d’entre eux mercredi avant-midi sur l’avenue du Mont-Royal et ses rues transversales.

«Ça peut créer des délais pour se rendre à destination», commente tout en déplaçant des boîtes le déménageur Dominic Perron, rencontré au coin de l’artère commerciale piétonne et de la rue De Lanaudière. Sur plusieurs rues transversales à l’avenue, des panneaux de signalisation proposent des détours aux automobilistes, qui ne peuvent plus circuler sur l’artère depuis la mi-juin. Une situation qui peut créer un véritable casse-tête pour les déménageurs, souvent pressés par le temps.

«Il y a une semaine ou deux, on avait une job à faire et il fallait passer sur Mont-Royal, mais elle était réservée pour les piétons. Il y avait un policier qui barrait la rue et il n’avait même pas une solution à nous donner», raconte M. Perron. Ce dernier a alors dû faire marche arrière sur un demi-kilomètre pour changer de rue.

«Je trouve ça un peu aberrant.» -Dominic Perron, déménageur

Détours

Certains chemins alternatifs à l’avenue du Mont-Royal sont d’ailleurs en piètre état, ce qui peut poser problème lorsqu’on doit déménager des objets fragiles dans le secteur, constate pour sa part le Montréalais Camilo Mejia.

«Puisque c’est un sens unique en descendant, je dois prendre la rue qui monte remplie de nids-de-poule et de dos d’âne. Donc, je dois rouler super lentement parce que j’ai plein d’objets en verre dans ma van», explique M. Mejia. Ce dernier fait d’ailleurs état du manque d’indications claires dans les détours proposés par l’arrondissement.

L’avenue du Mont-Royal accessible

Contacté par Métro, le cabinet du maire du Plateau-Mont-Royal, Luc Rabouin, assure avoir pris des mesures pour faciliter les déménagements sur l’avenue du Mont-Royal. Des entrées de l’avenue ont ainsi été dégagées dès 7h ce matin et le seront jusqu’à 11h, demain, «afin de permettre aux camions d’y accéder». Cette information a notamment été communiquée via les réseaux sociaux de l’arrondissement. «L’arrondissement ne sachant pas si des déménagements étaient prévus ou pas sur l’avenue, aucun affichage supplémentaire n’a été fait sur la rue pour ce court événement exceptionnel d’une journée», indique toutefois le directeur de cabinet, Sébastien Parent-Durand.

Métro a d’ailleurs croisé mercredi des déménageurs à l’oeuvre pour déplacer les biens d’un résident emménageant sur l’avenue du Mont-Royal, près de l’intersection avec l’avenue Christophe-Colomb. «C’est le pire premier juillet», soupire Alex Popov, la sueur au front. En plus d’avoir à gérer une forte demande, le déménageur d’expérience fait état d’un «gros enjeu» relié au manque de places de stationnement pour les camions de déménagement en raison des voies cyclables aménagées cet été sur plusieurs rues dans le cadre du Plan de déplacements estival de la Ville.

D’autre part, la plupart des déménageurs rencontrés par Métro ne portaient pas un masque, mercredi, alors que le mercure frôlait les 30 degrés Celsius. «On ne peut pas respirer avec ça. On a essayé au début, mais on étouffe», justifie M. Popov. Il assure toutefois appliquer les protocoles de désinfection de son camion.

Hausse des loyers

Les déménagements n’écartent d’ailleurs pas les locataires d’espaces commerciaux. Depuis plusieurs années, Martin Beaulieu disposait d’un studio avec trois autres collègues photographes. Or, sans crier gare, le propriétaire des lieux leur a imposé, en pleine crise du coronavirus, une augmentation de 30% de leur loyer en prétextant des travaux de rénovation à venir.

«Là, actuellement, ce qu’on fait, c’est qu’on retourne chacun chez soi», soupire M. Beaulieu, dont les finances ont écopé de la crise sanitaire dans les derniers mois. Il ignore maintenant si lui et ses collègues auront les moyens de se trouver un nouveau studio de photographie.

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