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COVID-19: les personnes infectées ont deux fois plus de contacts qu’en mai

Les personnes atteintes de la COVID-19 voient deux fois plus de gens qu'au mois de mai.
La rue Sainte-Catherine, à Montréal, où se concentrent de nombreux commerces. Photo: Josie Desmarais/Métro

À Montréal, les personnes diagnostiquées à la COVID-19 entretenaient «2,5 fois plus de contacts» à la fin du mois de juin qu’au début du mois de mai, a appris Métro. Des symptômes du déconfinement, conviennent des experts.

«Dans la communauté, on voit une multiplication par un facteur de 2,5», indique en entrevue avec Métro la médecin en santé publique des autorités régionales Noémie Savard. Des chiffres qui n’avaient jamais été révélés auparavant.

À chaque cas confirmé, la Direction régionale de santé publique (DRSP) de Montréal se charge de retracer tous les contacts du patient, histoire de tuer le virus dans l’oeuf. Elle finit par amasser une base de données de «contacts par cas».

«Ça peut être que les gens sortent plus ou que les gens suivent moins le deux mètres de distance. C’est possiblement une combinaison des deux facteurs», souligne Dre Savard.

Rien d’étonnant pour l’expert en maladies infectieuses Simon de Montigny, professeur à l’École de santé publique de l’Université de Montréal (ESPUM).

«Presque tout est rouvert», avance-t-il, en référence au déconfinement de l’économie québécoise.

Mais la mise en place de mesures sanitaires strictes, dont la distanciation physique et le port du masque, laisse l’expert confiant.

«Ce n’est pas parce que, tout à coup, les gens ont plus de contacts, que c’est comme avant. L’environnement autour a changé. Donc, le nombre de contacts ne veut pas dire la même chose aujourd’hui qu’au mois de février.» – Simon de Montigny, professeur sous octroi adjoint à L’ESPUM

Que dire de la deuxième vague?

Dans des modélisations datant du mois de juin, une équipe de chercheurs affiliée à l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) démontre que huit contacts «significatifs» par personne, par jour pourraient bien accélérer la résurgence de la pandémie.

La DRSP montréalaise ne détient pas de chiffres de ce genre, récoltés auprès de l’ensemble de la population – dont les personnes en santé. En conférence de presse la semaine dernière, le directeur national de santé publique, Horacio Arruda, avait toutefois fait allusion à une hausse générale des contacts.

«C’est un signe indirect que les gens se distancent de moins en moins», avait-il convenu.

Si les autorités montréalaises «se préparent pour une deuxième vague», il est encore trop tôt pour dire que l’augmentation des contacts par cas amènera obligatoirement une résurgence de la maladie, lance Noémie Savard. Les données régulières de Santé Montréal n’en font d’ailleurs pas état.

«C’est sûr que, plus il y a de contacts entre les gens, plus on augmente le risque. Mais on n’est pas capable de dire le nombre exact de contacts qui vont faire basculer vers une deuxième vague», analyse Dre Savard.

La porte-parole de santé publique lance d’ailleurs un avertissement aux Montréalais. «Il suffit d’un événement pour que ça remonte. On n’en a pas vu jusqu’à maintenant, mais ça peut arriver demain ou cet été», concède-t-elle.

L’épicentre de la pandémie s’est déplacé au sud de Montréal dans les derniers jours. Des rassemblements dans des bars et des maisons de la Montérégie ont d’ailleurs généré plusieurs éclosions.

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