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Est de Montréal: les émissions d’arsenic toujours trop élevées, malgré les efforts

arsenic est de Montréal
Le Dr David Kaiser, de la Direction régionale de la Santé publique de Montréal, accompagné de la mairesse de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles, Caroline Bourgeois, et du maire de Montréal-Est, Robert Coutu. Photo: Zacharie Goudreault/ Métro

Les émissions d’arsenic dans l’est de l’île de Montréal sont en baisse, mais demeurent au-dessus des normes provinciales, constate la Santé publique, qui demande à la Ville de ne pas se concentrer sur une seule entreprise pour s’attaquer à cet enjeu.

Après avoir fait l’objet d’un rapport fort médiatisé concernant ses émanations d’arsenic dans l’air de l’est de Montréal, l’usine de cuivre CCR a mis en place plusieurs mesures en 2018. Elle s’est notamment procuré un dépoussiéreur pouvant filtrer 254 000 mètres cube d’air par heure. Elle a ainsi réussi à diminuer ses émissions annuelles d’arsenic de 50%, selon des données compilées par la Ville.

«On observe la bonne foi de l’entreprise, qui a pris des mesures concrètes», a souligné en conférence de presse mercredi après-midi la mairesse d’arrondissement de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles, Caroline Bourgeois. Dans un avis émis mercredi, la Direction régionale de santé publique de Montréal demande d’ailleurs à l’usine de maintenir les mesures mises en place dans les prochaines années «afin de s’assurer de la diminution des concentrations d’arsenic dans l’atmosphère» de l’est de Montréal.

En 2018, un rapport d’experts prévoyait que la concentration d’arsenic dans Montréal-Est était en voie d’atteindre 200% de la limite fixée par Québec. Un constat que les résidents du secteur ont alors accueilli «comme un électrochoc», a rappelé Mme Bourgeois. «Beaucoup de citoyens ont eu des préoccupations sur leur santé et leur sécurité», a-t-elle ajouté.

Toujours trop d’arsenic

Les efforts de l’entreprise ont ainsi permis de diminuer de 20% les émissions d’arsenic comptabilisées à une des trois stations d’échantillonnage du secteur. Les deux autres stations ont toutefois rapporté l’an dernier des concentrations du polluant excédant les normes provinciales, constate la DRSP.

«On est encore pas mal au-dessus de la norme», a rappelé le médecin spécialiste à la DRSP, David Kaiser. Ce qui nous indique «qu’il y a d’autres sources» qui émettent de l’arsenic dans ce secteur, a-t-il ajouté. 

«Je suis très satisfait des progrès effectués depuis 2019, mais il faut en faire plus», a d’ailleurs déclaré le maire de Montréal-Est, Robert Coutu.

Cibler les pollueurs

Afin de faire face à cette situation, la Ville a donc entrepris des démarches afin de savoir qui sont ces autres pollueurs afin de les forcer à réduire leurs émissions d’arsenic.

«La Ville investigue actuellement afin d’identifier les autres sources possibles afin qu’on puisse les réduire à la source et, bien sûr, que les émanations respectent les normes», a indiqué Mme Bourgeois. La Ville a d’ailleurs déjà approché certaines entreprises du secteur, a confirmé l’élue à Métro, sans dévoiler leur identité. Elle espère ainsi pouvoir assurer aux citoyens une qualité uniforme d’air au cours des prochaines années.

«Il n’est pas question d’avoir deux classes de citoyens [dans l’est de l’île].»
-Caroline Bourgeois, mairesse de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles

Impacts sur la santé

Au cours des dernières années, la DRSP a réalisé plusieurs études sur les impacts de la pollution atmosphérique sur la santé des résidents de l’agglomération. Elle a notamment constaté un écart de quelques années entre l’espérance de vie des résidents qui demeurent dans certains secteurs de l’est de l’île par rapport à ceux qui habitent à l’autre extrémité de celle-ci. David Kaiser s’est toutefois voulu rassurant, mercredi.

«Les niveaux d’arsenic qu’on voit à Montréal, et même dans le secteur en question, sont faibles. Et les normes provinciales sont très protectrices», a-t-il affirmé. L’expert estime ainsi «qu’avec les niveaux [d’arsenic] qu’on a» dans l’est de l’île actuellement, «on ne peut pas identifier un lien direct avec la survenue de cancers du poumon».

M. Kaiser a toutefois convenu du même souffle que l’exposition à ces contaminants sur une longue période pourrait avoir des effets nocifs sur la santé des résidents concernés.

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