Soutenez

CHSLD Angelica: recueillement des familles des victimes

Une vigile à la mémoire des 69 résidents morts au CHSLD Résidence Angelica a été tenue devant l'établissement de soins, à Montréal-Nord. Photo: Josie Desmarais/Métro

La mort d’un proche, sans au revoir ni cérémonie, peut être difficile à accepter. Les proches des victimes de la pandémie au CHSLD Angelica se sont ainsi réunis devant l’établissement pour honorer la mémoire des défunts et partager leur deuil.

«Nous honorons nos êtres chers qui ont laissé cette terre si soudainement, tous seuls. […] Aujourd’hui, nous voulons qu’ils ressentent l’amour que nous avons pour eux. Ils ont perdu la vie dans une situation inimaginable et inacceptable», a scandé Domenica Facchinello, dont la mère Iolanda a perdu la vie à 93 ans dans la résidence Angelica.

Plus de 60 personnes se sont recueillies devant l’établissement, le jeudi 23 juillet, dans une cérémonie en hommage aux 69 victimes de la COVID-19 dans ce CHSLD privé conventionné.

En entrevue avec Métro, Mme Facchinallo raconte avoir perdu sa mère après avoir été ordonnée de sortir de la résidence le jour où les visites ont été interdites.

«Tout d’un coup, ils nous ont mis dehors et je n’ai pas dit au revoir à ma mère. Je ne savais pas ce qui se passait.»

À ce moment, elle ne se doutait pas qu’il s’agissait de la dernière fois qu’elle la voyait.

«Le 12 mai, ils nous ont appelés pour nous dire qu’elle était décédée. Pas d’appel, pas de Facetime. Elle est partie comme ça. Elle est disparue, mais pour moi elle est encore là parce que je n’ai pas pu lui dire au revoir, lui dire comment je l’aimais.»

Deuil difficile

Pour plusieurs des personnes présentes, le deuil de leur proche décédé est particulièrement pénible, compte tenu du contexte dans lequel ils les ont quittés.

«Au moins aujourd’hui, on peut peut-être les faire partir, exprime Anna Di Genova, qui a perdu sa mère Concetta, décédée à 91 ans. Je trouve ça très dur d’accepter ce qui est arrivé. Elle allait mourir un jour, mais elle était en santé, malgré son Alzheimer.»

«Encore aujourd’hui, je ne peux pas l’accepter, raconte également Josie Renzelli, qui était présente auprès de sa mère Ilda deux à trois fois par semaine. Celle-ci est décédée à 95 ans de la COVID-19.

«On est tous dans la même situation. Ça va nous donner la chance de parler et ça va nous aider», ajoute-t-elle.

Remords

Les proches interviewés en veulent encore à la résidence pour sa gestion de la pandémie. Le 24 avril, @Ri>Métro<@$p> rapportait que des décisions de la résidence ont mis à risque des résidents. Certains résidents infecté à la COVID-19 avaient été placés par erreur dans les mêmes chambres que des résidents testés négatifs.

Certains proches déplorent notamment que l’armée ne soit jamais intervenue à Angelica.

«On ne comprend pas pourquoi on n’a pas pu avoir l’aide que d’autres résidences ont eu. La situation était tellement critique.»

En réaction à cette cérémonie, le directeur général adjoint de la résidence Angelica, Daniel Rochon, s’est dit «sensible» à ce que vivent les familles des victimes.

«On est très attristé parce que ce qui s’est passé. On a tout fait pour minimiser l’impact de la pandémie à l’intérieur de nos murs», dit-il.

Il indique que des mesures ont depuis été prises pour prévenir que la situation ne se reproduise. Par exemple, les employés sont contrôlés à l’entrée de la résidence et leurs déplacements entre les unités sont limités pour limiter une possible propagation.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.