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Le Studio Sexe ferme ses portes définitivement

Studio Sexe
Photo: Google

La pandémie a fait une nouvelle victime économique: le bar de danseuses Studio Sexe, situé dans le Vieux-Pointe-aux-Trembles, ferme ses portes après plus de 20 ans.

Selon le copropriétaire Richard Beaulieu, les mesures de distanciation physique sont très difficiles à respecter dans ce type d’établissement.

Pour lui, les deux mètres de distance obligatoire le privent par ailleurs d’une importante source de revenus. «Des danses contact, à deux mètres, ça prend des grands bras», illustre-t-il.

Le Studio Sexe n’avait pas rouvert depuis la fermeture des commerces non essentiels au mois de mars. M. Beaulieu considérait prendre sa retraite éventuellement. Il affirme cependant que les mesures sanitaires ont précipité les choses.

Pourtant, le commerce allait bien avant mars, selon M. Beaulieu, bien que ce n’était «plus ce que c’était» à l’époque de son ouverture, en 1998. L’interdiction de fumer dans les bars avait notamment, celui lui, contribué à un certain déclin de l’établissement.

Par ailleurs, le Studio Sexe avait récemment perdu son copropriétaire, Gilbert Gagnon, décédé en décembre 2019. Son épouse, Rita Stopponi, est depuis copropriétaire de l’établissement.

Ce sont donc environ cinq employés réguliers, incluant barman, DJ, portiers et jusqu’à une dizaine de danseuses qui ne retrouveront pas leur emploi.

«Une catastrophe» pour les bars de danseuses au Québec

«Une bonne partie des établissements [de divertissement pour adultes] vont fermer pour toujours. C’est là qu’on est rendus», affirme Peter Sergakis, président de l’Union des tenanciers de bars du Québec.

Tout comme M. Beaulieu, M. Sergakis croit que le deux mètres de distanciation est très dur à respecter dans ce type de bars. «Tant qu’ils ne trouvent pas de vaccin, toutes ces règles-là vont être appliquées. En plus, les clients vont avoir peur d’entrer», ajoute-t-il.

M. Sergakis milite pour l’octroi de subventions gouvernementales aux bars. Il rappelle que ceux-ci fonctionnent à peu près à 20% de leur chiffre d’affaires pré-COVID. Il ajoute que parmi eux, «les bars de danseuses sont plus affectés» .

Par ailleurs, M. Sergakis mentionne que peu de bars de danseuses ont rouvert à l’heure actuelle. Selon lui, jusqu’à 70% des bars de danseuses pourraient fermer si la pandémie continue pendant plus de six mois.

«C’est la catastrophe», résume M. Sergakis.

Quel avenir pour la rue Notre-Dame?

Joanne Paiement, présidente de l’Association des commerçants et professionnels du Vieux Pointe-aux-Trembles, trouve «triste» de perdre un autre commerçant. Elle déplore notamment le fait que la rue Notre-Dame Est dans le Vieux-Pointe-aux-Trembles se trouve présentement avec plusieurs locaux vides.

Sans se prononcer sur le type de commerces qui remplacera le Studio sexe, elle croit qu’il y a une grande demande pour «plus de cafés et plus de restaurants à prix abordables». Selon elle, les résidents aimeraient d’ailleurs avoir plus de magasins de vêtements et de chaussures et des magasins vintage (rétro).

Elle qui milite depuis des années pour la revitalisation de la rue Notre-Dame se sent par contre «fatiguée» des promesses de revitalisation venant de la ville-centre, lesquelles tardent cependant à se concrétiser.

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