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Des messages contre le port du masque devant un commerce de Montréal

port du masque
Une affiche sur la porte du magasin Le Serpolet incitait les citoyens à ne pas porter un masque. Photo: Courtoisie

Un commerce d’Outremont a fait vivement réagir alors que des images relayées sur les réseaux sociaux montrent la présence d’affiches contre le port du masque obligatoire sur sa porte d’entrée.

Depuis quelques jours, une photo de l’entrée de la boutique de produits naturels Le Serpolet, sur l’avenue Van Horne, circule sur les réseaux sociaux. Celle-ci montre la présence de deux affiches contre le port du masque obligatoire.

La première, tirée du site web «Hugs Over Masks», donne une série de raisons qui justifieraient selon les membres de ce groupe pourquoi les citoyens ne devraient pas porter le masque. La seconde montre un graphique du nombre de morts quotidiens du coronavirus où l’on indique que le port du masque est devenu obligatoire alors que le nombre de morts quotidien est presque nul. Or, les nouveaux cas ont connu une hausse dans les derniers jours, alors que plusieurs experts appréhendent une deuxième vague du coronavirus.

Des citoyens du secteur auraient aussi aperçu des employés du magasin sans masques au cours des derniers jours. Le couvre-visage est pourtant obligatoire dans les lieux publics fermés de la province depuis le 18 juillet.

«On peut avoir des opinions, mais au point de mettre des affiches comme celles-là et de servir des clients sans masques, c’est une contravention flagrante du droit», déplore David DesBaillets. Le doctorant en droit, également coordonnateur de l’association locale de Projet Montréal dans Outremont, indique connaître des personnes qui ont porté plainte contre le commerce récemment.

«Je pense que les gens devraient éviter ce genre de business», ajoute M. DesBaillets, qui dénonce les «théories du complot» que l’on peut apercevoir sur l’image en question.

Inspecteurs

La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESTT) a d’ailleurs confirmé à Métro être au fait de la situation dans ce commerce.

«Nous sommes au courant de cette situation et avons fait un suivi auprès de la Ville. Une visite des lieux se fera par l’équipe de prévention de la Ville. S’il y a des enjeux au niveau de l’application des mesures de santé publique, un suivi sera fait après de la CNESST», indique une porte-parole, Jocelyne Boudreault.

Pour sa part, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) n’a pu indiquer à Métro s’il avait reçu des plaintes concernant Le Serpolet , «pour des raisons de sécurité et de confidentialité». Le corps de police a toutefois tenu à rappeler l’importance pour les commerces de respecter les directives du gouvernement Legault concernant le port du masque.

«Le SPVM privilégie la sensibilisation en la matière mais au besoin, des policiers peuvent intervenir pour assurer le respect des directives de la Santé publique en cette période de pandémie», rappelle un porte-parole.

Métro n’a pu rejoindre le propriétaire du magasin Le Serpolet, jeudi.

Un cas isolé

Contactée par Métro, l’Association des commerçants de l’avenue Van Horne est entrée en communication avec des employés du commerce, qui ont lui indiqué avoir retiré les affiches en question.

«Je ne veux pas qu’une personne nuise à la rue», a précisé la commerçante Léa Makridis, qui fait partie du conseil d’administration de l’association. Elle assure d’ailleurs que «tous les commerces» du secteur, à l’exception de celui-ci, respectent les règles sanitaires en vigueur.

À l’Association des sociétés de développement commercial de Montréal (ASDCM), on souligne d’ailleurs l’importance de respecter ces mesures afin de prévenir un reconfinement. Selon un récent sondage, près de 18 000 PME pourraient fermer leurs portes au Québec dans les prochains mois en raison de la crise sanitaire.

«Un comportement comme celui-là, ça ne vient pas encourager la remise sur pied des commerces, au contraire.» Caroline Tessier, directrice générale de l’ASDCM

Mme Tessier constate toutefois une adhésion généralisée des commerces aux mesures sanitaires en vigueur, dont le port du masque obligatoire. Celle-ci n’a d’ailleurs pas entendu parler d’autres commerces problématiques à Montréal.

«On souhaite que ça demeure anecdotique», conclut-elle.

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