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Des coupures de 400 M$ demandées aux sociétés de transport en commun

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Photo: Josie Desmarais | Métro

Il fallait s’y attendre mais le couperet de l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) est tombé: des coupures totalisant 399,1 M$ ont été demandées aux quatre sociétés de transport en commun du Grand Montréal. Un bras de fer est désormais engagé.

L’information, d’abord rapportée par La Presse, a été confirmée par les sociétés de transport concernées. Les dépenses devront être réduites de 114,1 M$ du côté de la STM, de 14,3 M$ pour la RTL et de 15,1 M$ pour exo, indiquent des données de l’ARTM citées par le quotidien.

À cela s’ajoutent des coûts de frais de systèmes, comme pour le nettoyage des équipements et les prochaines hausses salariales, d’où le total de 399,1 M$ pour les quatre sociétés de transport.

La mesure était attendue, vue la baisse d’achalandage et donc de revenus. Mais la Société de transport de Montréal (STM) ne compte pas se laisser faire.

«On ne veut pas [couper dans les services] et on ne peut pas [répondre à la commande de l’ARTM]», dit Luc Tremblay, directeur général de la Société de transport de Montréal.

Celui qui dirige la STM depuis 2014 dit qu’il travaille avec l’ARTM depuis le mois de juin pour essayer de trouver une solution à la situation. «Après la crise sanitaire, on savait qu’il y aurait une crise financière», explique-t-il en entrevue.

Éviter une loi spéciale

L’ARTM demande à Montréal de couper 276 M$ sur trois ans, une mission impossible selon M. Tremblay, car la STM a 11 000 employés syndiqués. Et pour couper des postes, il faudrait une loi spéciale, un terrain où M. Tremblay ne souhaite pas aller.

La STM a fait 50% de l’effort demandé dans «un plan d’optimisation» mais pour les 50% qui restent, c’est impossible. «C’est là que le bât blesse, car on est pas d’accord. Les gens sont apeurés de prendre les transports en commun. On va nuire à la distanciation, c’est une question de sécurité. Ils seront 60 dans un autobus au lieu de 40», donne le dirigeant en exemple.

«On continue à se parler, c’est la bonne nouvelle, on continue à discuter de tout cela. Il n’y a pas d’animosité.» – Luc Tremblay, directeur général de la STM

Les banlieues aussi écorchées

Même son de cloche à Laval et auprès du transporteur exo, responsable des trains de banlieue et des autobus assurant la desserte en transport en commun dans les couronnes nord et sud.

«Ce n’est pas une bonne nouvelle», laisse tomber le président du conseil d’administration de la Société de transport de Laval (STL), Éric Morasse, en entrevue à Métro.

La «commande de l’ARTM» ne favorise pas les usagers, estime M. Morasse.

«On ne peut pas couper davantage sans mettre en péril nos services, le confort et la sécurité de nos voyageurs. Car en coupant dans les services, les gens seront davantage entassés et ce n’est pas le temps d’être trop nombreux.»

«Les compressions demandées risquent de porter un coup dur au développement du transport collectif et cela sera d’autant plus important dans les municipalités des couronnes desservies par exo, où un rattrapage en ce qui a trait au niveau de l’offre de service est déjà nécessaire. Un recul dans l’offre de service pourrait avoir des répercussions importantes dans l’après pandémie», a fait savoir par courriel un porte-parole d’exo.

L’«optimisation des ressources» est un dossier réglé du côté de Longueuil, assure Alicia Lymburner, au grand étonnement de Métro.

«Ce n’est pas de gaité de coeur mais on a procédé à la demande de l’ARTM du mieux qu’on a pu», dit Mme Lymburner, ajoutant que la RTL a fait des compressions et a réduit ses services pour arriver à l’effort attendu par l’ARTM.

Un effort de plus demandé à l’ARTM

Les coupures demandées aux sociétés de transport en commun devront provenir de leurs budgets courants, car l’Autorité leur interdit d’utiliser leur surplus pour combler le manque.

«Il n’y a pas de mention dans les documents du ministère qu’on ne peut pas utiliser nos surplus. Il y a de la dissonance dans ce qu’on lit du ministère et les règles de l’ARTM, affirme M. Morasse.

Il faudra trouver une solution à cette impasse et M. Morasse pense qu’elle sera politique. C’est pourquoi la STL souhaite «mettre de la pression» sur l’ARTM en s’exprimant dans les médias et en accordant des entrevues sur le sujet.

La STM a perdu, au pic de la pandémie, 90 % de son achalandage. Depuis, les choses reviennent très lentement à la normale. Environ 40 % de la clientèle habituelle des transports en commun est de retour dans le réseau.

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