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L’économie de Montréal face à des années difficiles

Montréal centre-ville
Le centre-ville de Montréal. Photo: Josie Desmarais/Métro

Le ministre québécois de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, s’attend à des années difficiles pour l’économie de Montréal. «Inquiet», il ne serait pas surpris de voir plusieurs commerces métropolitains disparaître.

La directrice du Service du développement économique de la Ville de Montréal, Véronique Doucet, a fait une présentation mercredi devant les élus du comité exécutif municipal. Celle-ci visait à faire le point sur l’économie de Montréal, quelque six mois après le début de la pandémie du coronavirus.

En date du mois d’août, la région métropolitaine avait récupéré 78% de ses emplois, contre 63% à l’échelle du pays, a indiqué la fonctionnaire. «Il est possible que la partie [des emplois] qui reste à récupérer soit plus difficile à récupérer», a toutefois prévenu Mme Doucet.

À Québec, à peu près au même moment, le ministre Fitzgibbon se prononçait sur la santé économique de la province. À ses yeux, un nouveau confinement n’amènerait rien de moins qu’un «désastre» pour la vitalité de l’économie.

«L’automne va être difficile. On regarde quels seraient les programmes que nous pourrions mettre en place», a-t-il évoqué. Selon lui, la situation dans le centre-ville de Montréal illustre d’autant plus la fragilité du contexte actuel. Les tours à bureaux y affichent toujours un achalandage qui varie de 5 à 10%. Actuellement, Québec autorise un maximum de 25% d’employés dans les tours à bureaux.

«Même si le gouvernement permettait à tous de revenir dans les tours à bureaux, les gens ne le feraient pas. Ça prendra des années avant d’avoir le même nombre de personnes au centre-ville.» – Pierre Fitzgibbon, ministre de l’Économie

Avant la pandémie, 598 400 personnes transitaient quotidiennement au centre-ville, dont 349 000 travailleurs. Ils ne sont plus qu’une fraction de ce nombre.

L’ascenseur de la vitalité économique

À Montréal, tous les secteurs ne se positionnent pas mal.

«On se relève. On voit que la construction va bien, que la technologie va bien. Donc, il y a des secteurs qui se portent bien. Mais il y a aussi des secteurs qui sont toujours en très grande vulnérabilité et qui vont avoir besoin d’aide pendant encore un bout», a aussi soulevé Véronique Doucet, mercredi.

Parmi les secteurs économiques qui sont toujours «en contraction», on compte entre autres celui du commerce de gros et de détail, de l’information, de la culture et des loisirs de même que celui de l’hébergement touristique. Le taux de chômage s’élève d’ailleurs toujours à près de 15% dans le Grand Montréal. Il s’agit d’un pourcentage deux fois plus élevé par rapport à la même période, l’an dernier.

Aide financière

Actuellement, de nombreuses entreprises réussissent d’ailleurs à garder leur tête hors de l’eau en raison des programmes d’aide financière mis en place par Québec et Ottawa. Or, l’aide au loyer commercial pourrait venir à échéance à la fin du mois, tandis que la date butoir de la subvention salariale, destinée aux entreprises qui ont vu leurs revenus chuter en raison de la COVID-19, est prévue en décembre.

Ces deux programmes sont gérés par le fédéral.

«Ça pourrait fragiliser notre économie», a prévenu Mme Doucet, qui souligne que la fin de ces programmes pourrait réduire le pouvoir d’achat des Montréalais.

Le 23 septembre, le gouvernement Trudeau prononcera un discours du Trône. Celui-ci devrait lui donner l’occasion de présenter plusieurs engagements économiques dans le contexte de la relance.

«Montréal est la ville la plus touchée au Canada par la pandémie. Et Montréal a besoin d’aide. On ne peut pas retirer toute l’aide gouvernementale des secteurs les plus touchés», a martelé mercredi le responsable du développement économique à la Ville, Luc Rabouin. Il estime notamment que les commerces dans certains secteurs éprouvés ont «absolument besoin» de continuer d’avoir accès à une aide au loyer commercial.

La mairesse de Montréal, pour sa part, a prié les Montréalais de continuer à respecter les règles sanitaires en vigueur, car une deuxième vague du coronavirus «pourrait être fatale» pour certaines entreprises.

«On le voit pour Montréal, comme pour toutes les grandes villes, la reprise sera lente. Certaines entreprises ne passeront malheureusement pas au travers», a laissé tomber Valérie Plante.

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