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Loi 101: l’Assemblée nationale demande à Montréal de se conformer

Valérie Plante, mairesse de Montréal Photo: Pablo A. Ortiz/Métro

Québec presse la Ville de Montréal d’agir au plus vite pour se conformer à la Loi 101. L’Assemblée nationale s’est unanimement prononcée en ce sens jeudi. Dans la métropole, la mairesse s’étonne du discours utilisé.

Le ministre responsable de la Langue française, Simon Jolin-Barrette, a déposé en matinée une motion pour dénoncer le fait que la moitié des arrondissements de la Ville n’aient pas de certificat de conformité à la Charte de la Langue française. Les groupes d’oppositions se sont tous placés à ses côtés.

«C’est totalement inacceptable que certains arrondissements de la Ville ne soient pas conformes avec les obligations de la Charte. Je crois qu’on doit faire un effort particulier à Montréal. Parce que Montréal doit être un vaisseau amiral», a indiqué le ministre Jolin-Barrette au sortir du Salon bleu.

Valérie Plante s’«explique mal» le calcul effectué par Québec jeudi. «La plupart des arrondissements de ma formation politique sont à jour ou à point de l’être, a-t-elle souligné en marge d’un point de presse à Montréal. Ce que je peux vous dire, c’est que Montréal est fièrement la capitale francophone de l’Amérique du Nord et on a bien l’intention de continuer à l’être.»

M. Jolin-Barrette soutient qu’il travaille «en collaboration avec la mairesse». Il a d’ailleurs tenu une rencontre avec elle cet été pour discuter du fait français, affirme-t-il.

«C’est la responsabilité des maires et mairesses d’arrondissements. Ils doivent se conformer.» – Simon Jolin-Barrette, ministre responsable de la Langue française

Dix sur dix-neuf

À Montréal, plus de 50% des arrondissements n’ont pas mis à jour leur certificat de francisation, rapportait Québecor la semaine dernière. Tous les organismes publics ont l’obligation de respecter ce document, distribué par l’Office québécois de la langue française (OQLF).

La ville-centre elle-même ne détient pas son certificat. En juin dernier, elle obtenait toutefois du provincial une prolongation du délai nécessaire pour qu’elle se conforme. Montréal a encore jusqu’à la fin du mois.

M. Jolin-Barrette convient que «le processus peut prendre un certain temps». «Mais il y a une question de volonté. Alors, c’est pour ça qu’aujourd’hui, on a décidé de déposer la motion», indique-t-il.

Selon des données de l’OQLF datant d’août, la moitié des arrondissements et des municipalités de l’Île de Montréal demandent au minimum des connaissances en anglais et en français, ou bien en anglais seulement, lors d’un processus d’embauche.

Le débat fait rage

Moussé par une motion présentée par le Parti québécois, le débat entourant la langue française fait parler ces temps-ci à l’Assemblée nationale. Mercredi après-midi, la Coalition avenir Québec et le Parti libéral du Québec avaient voté à l’encontre de ladite motion, qui soulignait «l’urgence linguistique» au Québec en plus de demander le retrait du projet d’agrandissement du collège anglophone Dawson du projet de loi 66 de relance économique.

Selon le nouveau chef du PQ, Paul St-Pierre Plamondon, le ministre Jolin-Barrette fait cavalier seul au sein du gouvernement dans son combat pour le français. Si bien qu’à ses yeux, l’élu caquiste est l’unique député de son parti à s’opposer à l’agrandissement de Dawson.

Interrogé par un journaliste à savoir si ces allusions étaient fondées, le ministre Jolin-Barrette a refusé de répondre directement. «Ce que je dis, c’est qu’il est très important que le projet de loi 66 soit adopté. Et ça inclut le cégep Dawson», a laissé tomber M. Jolin-Barrette.

En collaboration avec Zacharie Goudreault.

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