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Transport en commun: hausse de l’offre de 60% prévue dans le Grand Montréal

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Les travaux préparatoires pour le prolongement de la ligne bleue sont en cours. Photo: Josie Desmarais/Métro

L’offre de service du transport en commun dans le Grand Montréal pourrait augmenter de 60% en un peu plus de 10 ans, entraînant du même coup une réduction du nombre de voitures sur les routes aux heures de pointe. Une cible «audacieuse» qui s’accompagnera de dépenses importantes.

L’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) a présenté mardi matin son projet de Plan stratégique de développement (PSD) du transport collectif dans la région métropolitaine, qui dresse une vision à cet égard à l’horizon 2050.

Ce plan prévoit notamment d’augmenter l’offre de transport en commun de 60% d’ici 2031-2035 dans le Grand Montréal. Cette marge de manoeuvre de quatre ans s’explique par le contexte de la pandémie, qui rend difficile la mise en place d’un échéancier précis pour l’atteinte de cette cible, a indiqué l’ARTM.

«C’est une cible audacieuse», a convenu le directeur général de l’ARTM, Benoît Gendron, lors d’une conférence de presse virtuelle.

Plus de transport en commun

D’ici quelques années, plusieurs projets de transport en commun en cours se concrétiseront. Il s’agit notamment du Réseau express métropolitain (REM), du prolongement de la ligne bleue du métro jusqu’à Anjou et du service rapide par bus (SRB) sur le boulevard Pie-IX, actuellement en construction.

«Il y a d’importants efforts qui sont faits pour le déploiement de voies réservées dans la région de Montréal», a aussi souligné le directeur exécutif à la planification des transports et à la mobilité à l’ARTM, Daniel Bergeron. Le gouvernement Legault entend d’ailleurs réaliser plus de 200 km de voies réservées d’ici cinq ans, surtout dans les couronnes nord et sud de Montréal. Plusieurs autres verront aussi le jour dans la métropole dans les prochaines années.

De nombreux projets structurants sont aussi à l’étude. Le projet de PSD souligne notamment le prolongement envisagé de la ligne orange du métro vers l’ouest jusqu’à la gare Bois-Franc ou encore vers le nord, à Laval. Un projet de transport en commun dans l’axe de la ligne rose mise de l’avant par la mairesse de Montréal, Valérie Plante, est aussi à l’étude. Un mode de transport collectif lourd pourrait également voir le jour sur le boulevard Taschereau, à Longueuil.

Moins de voitures

L’ARTM espère ainsi faire grimper à 35% les déplacements aux heures de pointe réalisés en transport en commun d’ici 2031-2035, contre 25% actuellement. En parallèle, l’organisme souhaite voir le nombre de déplacements en voiture diminuer de 14% pendant cette période.

L’organisation, qui chapeaute les quatre sociétés de transport du Grand Montréal, envisage ainsi une baisse de 175 000 du nombre de déplacements en auto solo aux heures de pointe. Elle misera pour ce faire sur des incitatifs au covoiturage, une tarification simplifiée du transport collectif et des campagnes de sensibilisation, entre autres.

Si rien n’est fait, le pourcentage de déplacements pour se rendre au travail effectués en transport en commun restera pratiquement inchangé dans les prochaines années, entrevoit l’ARTM.

«Il y a donc urgence d’agir si on veut atteindre cet objectif de 35% de part modale du transport en commun.» -Daniel Bergeron, directeur exécutif à la planification des transports et à la mobilité à l’ARTM

Dépenses importantes

Ce plan prévoit des dépenses en immobilisations de 28,3 à 36,7 G$ d’ici 2030. L’augmentation de l’offre de service du transport en commun fera aussi gonfler les coûts d’exploitation de l’ensemble du réseau dans le Grand Montréal, qui pourraient grimper de 7 à 8,8 G$ d’ici 10 ans.

L’ARTM n’a pas encore déterminé précisément comment elle entend, avec l’aide de Québec, rembourser ce montant. Doit-on s’attendre, par exemple, à ce que les automobilistes contribuent davantage au financement du transport en commun?

«A priori, on ne pose pas de contraintes à l’auto. Ce qu’on veut, c’est vraiment d’améliorer l’offre de service plutôt que de distribuer des contraintes», a assuré M. Bergeron.

L’an dernier, la Communauté métropolitaine de Montréal a pourtant adopté un règlement qui devait entraîner un élargissement de la taxe sur l’immatriculation à l’ensemble du Grand Montréal dès janvier 2021. Cette mesure, à laquelle s’oppose Québec, risque toutefois d’être retardée au moins jusqu’en 2024.

Les impacts de la pandémie

Entre temps, l’ARTM devra faire face aux répercussions financières de la pandémie sur les sociétés de transport du Grand Montréal, qui pourraient créer un manque à gagner de 1 G$ d’ici la fin de 2022. Celles-ci sont principalement attribuables à la chute de l’achalandage du transport en commun, mais aussi aux dépenses reliées à l’application des mesures sanitaires dans le réseau.

«On s’est donné une période de trois ans pour retrouver l’équilibre financier», a indiqué Benoit Gendron. Il compte pour ce faire sur l’aide de Québec, mais aussi sur les sociétés de transport du Grand Montréal, à qui l’ARTM a demandé de réaliser des économies totales de 400 M$ en trois ans.

Le PSD fera l’objet d’une consultation publique au cours des prochains mois.

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