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Itinérance: 380 lits dans un hôtel et plusieurs haltes-chaleur pour faire face à l’hiver

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Des tentes abritant des itinérants sont présentes depuis plusieurs semaines près de la rue Notre-Dame Est, dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve. Photo: Josie Desmarais/Métro

Afin d’aider les personnes en situation d’itinérance de Montréal à faire face à l’hiver, Québec débloque 380 lits dans un hôtel du centre-ville, auquel pourront accéder les sans-abri grâce à un service de navettes en partance de diverses haltes-chaleur réparties aux quatre coins de la métropole.

Le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carmant, a dévoilé à 15h, jeudi, les détails des mesures hivernales qui seront mises en place pour les personnes en situation d’itinérance de la métropole à partir du 1er novembre. Il a chiffré l’ensemble de ce plan à 5 M$, une somme que se partagent Québec et Ottawa.

Ainsi, la Santé publique réquisitionnera l’Hôtel Place Dupuis, au centre-ville, jusqu’au 31 mars. L’établissement deviendra un refuge d’urgence pouvant accueillir jusqu’à 380 personnes. Pour augmenter la capacité d’accueil de l’établissement tout en respectant les règles sanitaires en vigueur, les chambres seront divisées en deux par des cloisons.

Ce refuge temporaire sera d’ailleurs à haut seuil d’accessibilité: tant les hommes et les femmes que les personnes transgenres, celles à mobilité réduite et celles avec des animaux de compagnie y auront accès.

«La force de ce plan-là, c’est vraiment de couvrir très large, en incluant notamment les femmes en situation d’itinérance», a souligné la mairesse de Montréal, Valérie Plante.

Des haltes-chaleur

Le plan dévoilé prévoit par ailleurs l’aménagement de neuf haltes-chaleur totalisant environ 270 places. Deux d’entre elles se trouveront au centre-ville, tandis que les autres se situeront notamment dans le Plateau-Mont-Royal, Montréal-Nord, le Sud-Ouest et les quartiers Hochelaga et Côte-des-Neiges. Il s’agira de locaux où les personnes vulnérables pourront non seulement se réchauffer, mais aussi obtenir des services de référencement. Les personnes qui le souhaitent pourront aussi utiliser un service de navettes assuré par la Société de transport de Montréal pour se rendre dans les refuges mis en place.

«Grâce à ces mesures, les personnes en situation d’itinérance trouveront des lits et de la chaleur un peu partout dans la métropole, et non pas seulement au centre-ville», a souligné M. Carmant.

Le plan a d’ailleurs reçoit d’ailleurs un appui favorable du Réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM).

«C’est la première fois qu’on voit des mesures réfléchies autant en fonction de la réalité locale»,affirme à Métro une organisatrice communautaire, Mariana Racine Méndez.

«Un ajout notoire»

Ces mesures s’ajoutent à plusieurs refuges temporaires aménagés dans les derniers mois à Montréal dans le contexte de la crise sanitaire, qui aurait entraîné une forte hausse du nombre de personnes en situation d’itinérance visible.

«On parle d’un ajout notoire de lits aujourd’hui», s’est réjouie Mme Plante. Cette dernière a par ailleurs salué la mise en place prochainement d’un centre de jour au Grand Quai du Port de Montréal. Celui-ci pourra offrir de la nourriture à plus de 300 personnes par jour.

En tout, près de 700 places supplémentaires s’ajouteront ainsi cette année au plan des mesures hivernales de Montréal, pour un total de plus de 1650 lits. Dans ce nombre, la Santé publique inclut environ 150 lits qui seront dédiés aux personnes atteintes du coronavirus ou en attente du résultat d’un test de dépistage. Ceux-ci pourraient s’ajouter au site aménagé dans l’ancien hôpital Royal Victoria, qui peut accueillir depuis juillet jusqu’à 200 itinérants dans quatre étages réaménagés en conséquence.

«Un pansement»

Toutes les ressources temporaires ont toutefois la même date butoir, soit le 31 mars 2021.

«On fait ça chaque année [ajouter des lits d’urgence]. C’est une mesure prévisible. Maintenant, il faudra regarder à long terme et augmenter le parc immobilier disponible pour les personnes en situation d’itinérance», estime le nouveau président-directeur général de la Mission Old Brewery, James Hugues, en entrevue à Métro.

Questionné sur les mesures qui seront prises après cette date butoir, Lionel Carmant a d’ailleurs évoqué l’intérêt du gouvernement de miser sur l’ajout d’unités de logement pour les sans-abri dans les prochains mois.

Des campements toujours présents

Dans les dernières semaines, le campement de la rue Notre-Dame a continué de prendre de l’ampleur dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve. D’autres ont aussi vu le jour dans d’autres secteurs, notamment à Montréal-Nord.

«Laisser une personne seule au froid, dehors, dans des conditions hivernales, n’est tout simplement pas une option», a laissé tomber jeudi la ministre responsable de la métropole, Chantal Rouleau. 

Questionnée par les médias, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, s’est faite prudente quant à la possibilité de démanteler le campement de la rue Notre-Dame avec l’arrivée de ces mesures hivernales.

«On ne veut pas les forcer, mais on va les inviter à aller dans des refuges», a-t-elle dit.

«Je ne crois pas que ce serait raisonnable de les laisser dormir à grand froid.» -Valérie Plante, mairesse de Montréal

Chantal Rouleau a par ailleurs annoncé qu’une nouvelle ressource pour les itinérants autochtones fera l’objet d’une annonce prochainement.

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