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Une nouvelle étape vers le terminal Contrecoeur: Québec débloque 55 M$

Le terrain vacant à Contrecoeur deviendra un terminal du Port de Montréal.
Photo: Josie Desmarais/Métro

Le coup de départ est presque donné pour le terminal Contrecoeur du Port de Montréal. Le gouvernement du Québec débloque 55 M$ pour appuyer le projet et donner le feu vert à sa construction.

La ministre responsable de la Métropole, Chantal Rouleau, en a fait l’annonce mardi, en point de presse virtuel.

«La contribution servira au démarrage du projet», a-t-elle signifié. Québec s’engage du même coup à assumer la moitié de la facture de la phase de démarrage du projet portuaire. L’Administration portuaire de Montréal (APM) se chargera de la deuxième portion.

Dans son ensemble, la facture estimée du port Contrecoeur, sur la Rive-Sud, doit atteindre entre 750 M$ et 950 M$.

Les travaux s’entameront au printemps 2022, un an plus tard que la date prévue cet été, quand l’APM a déposé son premier appel d’offre pour le projet.

Large projet

Le projet de Terminal portuaire à Contrecoeur fait partie des plans du Port de Montréal depuis des dizaines d’années. Le large site doit s’installer dans la ville du même nom, où devraient théoriquement se créer 5000 emplois. Contrecoeur se situe sur les rives du Saint-Laurent, à l’est de Montréal.

«Les installations actuelles [du Port] sont, à toute fin pratique, à pleine capacité», a résumé mardi le nouveau président-directeur général de l’APM, Martin Imbleau.

Le terminal, qui s’installera dans l’habitat naturel du chevalier cuivré, un poisson en voie de disparition, ne fait pas l’unanimité. Pas plus tard que la semaine dernière, des groupes environnementaux ont déposé une demande de poursuite envers le gouvernement du Canada pour qu’il s’engage à protéger l’habitat de cet habitué du Saint-Laurent.

Le Centre québécois du droit de l’environnement (CQDE) fait partie des demandeurs dans cette affaire. Interrogée mardi sur les nouveaux fonds accordés à Contrecoeur, sa directrice générale, Geneviève Paul, s’est dite «préoccupée».

«Les décideurs politiques appuient un projet qui, en l’état, pourrait avoir un impact substantiel sur la survie du chevalier cuivré. D’autant plus que le processus dévaluation environnementale n’est pas terminé. On met un peu la charrue avant les boeufs», avance-t-elle.

M. Imbleau assure pour sa part que des mesures de compensations sont présentement à l’étude pour maintenir l’habitat du chevalier cuivré.

Le gouvernement fédéral a déjà investi dans le projet Contrecoeur. À la fin de l’année 2019, le ministre des Transports, Marc Garneau, avait annoncé un soutien financier de 300 M$, malgré que l’évaluation environnementale n’ait pas encore été déposée.

Un an plus tard, la première partie de cette évaluation est arrivée. Selon les fonctionnaires de l’Agence d’évaluation d’impact du Canada, Contrecoeur n’engendrera pas d’effet négatif important, pouvait-on lire dans un rapport préliminaire déposé cet automne.

Acceptabilité sociale?

Le projet de Contrecoeur est l’un de ces projets qui n’a pas subi le test du Bureau d’audiences publiques en environnement (BAPE). Selon la mairesse de Contrecoeur, Maud Allaire, toutefois, le terminal portuaire obtient des appuis dans 90% de la population régionale.

Interrogée à savoir d’où provenaient ces chiffres, Mme Allaire a convenu qu’il s’agissait d’une «analyse faite par [elle]-même avec les commentaires qu'[elle] peut lire sur les différentes plateformes».

Geneviève Paul émet des doutes sur ces chiffres.

«On a des sondages récents qui montrent qu’encore aujourd’hui, plus de 85% des Québécois pensent que l’environnement devrait être une priorité», rétorque-t-elle.

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