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L’open data pour démasquer les logements insalubres

Rendre publique la liste des logements insalubres sur son territoire, est-ce envisageable? Vancouver vient de le faire. Montréal tergiverse, mais ne reste pas inactive pour autant.

En rendant publiques, la semaine dernière, les données brutes dévoilant la liste des édifices de logements locatifs à problèmes, Vancouver a fait un pas de plus en faveur de l’open data (ouverture des données).

Les données dévoilent les édifices d’au moins cinq unités locatives qui ne respectent pas les règlements municipaux sur la salubrité (vermine, moisissures, etc.) ou les normes du bâtiment. Le nom des mauvais propriétaires y est aussi indiqué.

Cette ouverture de données permettra, à terme, à des citoyens férus d’informatique de créer, sur GoogleMaps, une application des appartements à éviter. «En quelques clics, les Vancouverois pourront vérifier si l’appartement qu’ils comptent louer est problématique ou pas», se réjouit Jonathan Brun, cofondateur de Montréal Ouvert, un organisme qui milite pour l’ouverture des données au Québec.

Selon lui, cela favorisera aussi l’amélioration de l’état des logements, car plusieurs propriétaires récalcitrants n’aimeront pas voir leur négligence dévoilée sur la place publique.

À Montréal comme à Vancouver, un petit nombre de propriétaires délinquants (mais disposant de nombreux logements) laissent ces derniers sans entretien et refusent souvent de se soumettre aux injonctions des autorités.

La Ville de Montréal détient ainsi une large part des logements insalubres au Québec, selon les données publiées par La Presse en mai 2012. Sur les 1638 plaintes acheminées à la Régie du logement depuis cinq ans, 65% concernaient Montréal, alors que la municipalité ne représente que 38% du marché locatif québécois.

Du côté de la Régie du logement, on  indique que le virage vers l’open data n’est pas dans les plans à court terme. «Les données concernant les plaintes que nous traitons sont déjà en ligne ou consultables sur place à nos bureaux», indique Geneviève Trudel, porte-parole de la Régie.

Les «hacktivistes» de Montréal Ouvert rétorquent que ces données sont difficilement accessibles.

L’Association des propriétaires du Québec (APQ) estime de son côté qu’un tel registre devrait exister pour recenser les mauvais locataires. Elle ajoute que les augmentations de loyer recommandées chaque année par la Régie sont souvent trop basses pour permettre un bon entretien des édifices.

Et la Ville de Montréal?

  • La Ville n’a pas prévu fournir une liste des logements insalubres sur son portail des données ouvertes déjà relâchées.
  • Elle contribuera néanmoins à évènement open data qui se tiendra le samedi 23 février à la Société des arts technologiques (SAT).
  • Pour l’occasion, elle rendra publiques 4000 photos aériennes de la ville qui seront projetées sous le fameux dôme de la SAT.

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