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Une LaSalloise échappe à son procès pour fraude

Une LaSalloise accusée de fraude voit son procès et les chefs d’accusation tombés puisqu’elle n’a pu être jugée dans un délai raisonnable.
Photo: Photo : TC Media - Pascaline David

La LaSalloise Sonia Abbruzzo, accusée de fraude et d’extorsion pour au moins 2,5 M$, voit son procès et les chefs d’accusation tombés puisqu’elle n’a pu être jugée dans un délai raisonnable.

Ses six coaccusés et elle auraient fraudé des petites entreprises familiales au Canada et aux États-Unis grâce à un stratagème téléphonique.

«Jusqu’à ce qu’un plus haut tribunal en décide autrement, le non-respect du droit à être jugé dans un délai raisonnable résultera dans un arrêt des procédures, peu importe les circonstances», a statué le juge de la Cour supérieure, Daniel Royer, dans sa décision datée du 14 janvier.

La fin du processus judiciaire a été ordonnée en vertu de l’arrêt Jordan, qui fixe le délai maximal qui peut s’écouler entre le dépôt d’une accusation et la tenue d’un procès. Dans le cas de Sonia Abbruzzo, l’attente s’étend sur 30 mois depuis le dépôt des accusations, un délai dépassé depuis au moins sept mois.

La Couronne avait déjà accepté un arrêt du processus judiciaire contre ses six complices allégués, soit Manuela Agnessi, Domenico Crivello, Shirley De Lafontaine, Bruno Lomanno, Raffaele Lomanno et Tammy Parker.

Sonia Abbruzzo était accusée de huit chefs de fraude de plus de 5000$ et de six chefs d’extorsions.

Contexte

Entre 2012 et 2016, la mère de famille et ses six complices, dont quatre résident également à LaSalle, auraient utilisé de l’intimidation et de la violence verbale pour extorquer de l’argent.

Mme Abbruzzo se serait fait passer pour une avocate ou travaillant pour une agence de recouvrement. La suspecte aurait ensuite fait croire à ses victimes qu’elles avaient signé une entente pour acheter de la publicité sur Internet il y a longtemps, mais n’avaient jamais payé.

Les entreprises auraient alors été pressées de débourser l’argent sur-le-champ, sous peine d’avoir de gros problèmes légaux.

À la suite de nombreuses plaintes, le Centre opérationnel de lutte contre le télémarketing frauduleux de la GRC a ouvert une enquête baptisée Clôture, en 2014.

C’est ainsi que les policiers ont découvert que le gestionnaire d’une entreprise agricole du Manitoba aurait versé plus de 2 M$ après avoir notamment reçu des menaces de mort. Des sommes auraient aussi été extorquées à des victimes résidant aux États-Unis.

La GRC a rapidement identifié Sonia Abbruzzo grâce au numéro de téléphone utilisé pour commettre plusieurs fraudes. Les enquêteurs ont ainsi commencé à suivre les transferts d’argent dans ses comptes bancaires et ceux de son entourage.

Son domicile de la rue Leclerc a été perquisitionné le 14 avril 2016. La police y a saisi 50 000 $ en argent, 20 téléphones cellulaires et une lettre d’entente avec la personne à qui l’on a extorqué 2 M$.

2,5M$

Montant total allégué que Sonia Abbruzzo et ses complices auraient réussi à obtenir illégalement grâce à leur stratagème.

Présumées victimes

  • Concessionnaires de véhicules (Calgary, Alberta)
  • PME pétrolière (Coronation, Alberta)
  • Entreprise agricole (Notre-Dame-de-Lourdes, Manitoba)
  • Firme de purification d’eau (Simcoe, Ontario)
  • Bar (Saint-Jean, Terre-Neuve)
  • Résidence pour personnes âgées (Montclair, New Jersey)
  • Fabricant d’outils (Etobicoke, Ontario)
  • Entreprise (Black Creek, Wisconsin)
  • Manufacture (Windsor, Ontario)

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