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GNL Québec: Greenpeace déploie une bannière à Montréal

Greenpeace GNL Québec
En mars, Greenpeace a déployé six bannières contestant GNL Québec dans Montréal. Photo: Gracieuseté Greenpeace
Martin Nolibé et François Carabin - Métro

Greenpeace Québec a déployé tôt ce matin une bannière sur un panneau publicitaire près de l’emblématique enseigne Farine Five Roses sur le port de Montréal afin de militer contre le projet GNL Québec.

Sur cette bannière, on peut y lire «GNL: T’as pas le go, Legault !», l’ONG voulant appuyer sur le fait qu’il n’y a pas d’acceptabilité sociale de la part des Québécois envers ce projet. Selon un sondage de la firme Léger, à peine un tiers de la population québécoise soutient le projet GNL/Gazoduq.

Cinq autres bannières ont été déployées dans d’autres villes du Québec à des endroits symboliques ( à Shawinigan, Val-d’or, Rouyn-Noranda, Chicoutimi et Trois-Rivières) selon l’organisation, en partenariat avec d’autres groupes citoyens.

Dans le même temps, l’ONG lance une journée virtuelle d’action afin que les Québécois puissent contacter leur député et porter leur opposition au projet.

Cette action se déroule la veille de la sortie du rapport du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) sur le projet d’Énergie Saguenay.

Un point de non-retour pour le gouvernement

Pour Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie chez Greenpeace Canada, il est clair que face à une telle opposition le gouvernement Legault doit rejeter le projet GNL car «les conditions qu’il a posées soit l’acceptabilité sociale et la protection de l’environnement ne sont pas remplies et ne pourront jamais être remplies pour ce genre de projet d’exportation de gaz produit par fracturation hydraulique».

«Alors qu’on est en pleine crise climatique et qu’on a des Bélugas qui sont menacés, c’est la dernière chose à faire par le gouvernement Legault s’il a la protection de l’environnement et l’avenir de nos enfants à coeur.» – Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie chez Greenpeace Canada

Pour M. Bonin, la décision dans le choix du gouvernement marquera définitivement «un point de non-retour» s’il prend la décision d’appuyer le projet.

«Le gouvernement va marquer au fer rouge comme étant littéralement à l’encontre de l’accord de Paris, comme étant un paria dans la lutte contre les changements climatiques et n’aura plus aucune crédibilité dans toutes prétentions et velléités de relance verte telle qu’il dit vouloir la faire. C’est certain qu’il joue le peu de crédibilité qui pouvait lui rester en environnement avec ce projet-là.»

L’accord de Paris signé en 2016, a fixé comme objectif réduire drastiquement les émissions de GES de 50% d’ici 10 ans ainsi que de réduire la consommation de gaz. «Ce n’est pas en rajoutant les infrastructures qu’on va y arriver», poursuit Patrick Bonin. « On a besoin d’un gouvernement qui investisse dans les solutions climatiques, pas dans l’aggravement de la crise actuelle».

Selon Greenpeace, GNL Québec représente l’exemple ultime de «ce qu’on ne peut plus se permettre de faire» et se porte comme la principale menace climatique dans la province. Le plus gros projet de combustibles fossiles et de gaz au Québec générerait à lui seul plus de 50 millions de tonnes de CO2 par années, soit l’équivalent de 10 millions de véhicules, en plus d’une augmentation des tarifs d’électricité de 2% pour les Québécois.

Une opposition historique au projet

Il faut dire que pour le projet GNL, tous les signaux sont au rouge en termes d’acceptabilité. Près de 90% des mémoires remis au Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) dans le cadre de l’étude du projet d’Énergie Saguenay lui sont défavorables. Au niveau citoyen, plus de 650 scientifiques, 350 000 étudiants se sont opposés publiquement au projet, appuyé par une pétition signée par 120 000 personnes.

Le rapport du BAPE arrivera au plus tard demain sur le bureau du ministre de l’Environnement. Celui-ci aura ensuite 15 jours pour le rendre public.

Des investissements privés

Dans le même temps, un groupe d’entrepreneurs et d’investisseurs ont annoncé avoir investi prés de 2 millions de dollars dans le projet Énergie Saguenay et Gazoduq.

Dans un communiqué publié aujourd’hui, ces gens d’affaires du Saguenay et de l’Atibi espèrent envoyer un signal aux gouvernements, mais aussi aux investisseurs internationaux.

Pour Jeannot Harvey, président de Cegerco au Saguenay, «Il est important de montrer aux gouvernements que les gens d’ici sont capables de s’organiser pour faire fonctionner la région et que tout ce que ça nous prend, c’est de donner le feu vert à ces projets»,

En Atibi, où doit passer le projet Gazoduq, le président de L.Fournier et fils Jérémi Fournier estime quant à lui que «les grands fonds privés ont besoin de savoir que les entrepreneurs locaux sont prêts à les accueillir et qu’ils croient eux aussi à la réussite de ces projets».

Ces entrepreneurs n’excluent pas d’investir dans d’autres grands projets du même acabit que GNL Québec, qui selon eux stimulent l’économie locale et vont permettre de créer «plus de 6000 emplois directs et indirects durant la période de construction».

En collaboration avec François Carabin.

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