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Des locataires dénoncent des résiliations de baux «abusives»

Des résidents du 2839 boulevard Côte-Vertu dénoncent des abus.
Des résidents du 2839 boulevard Côte-Vertu dénoncent des abus. Photo: Courtoisie

Des locataires du 2839 boulevard de la Côte-Vertu, à Saint-Laurent, affirment subir des manœuvres qu’ils jugent «intimidantes, harcelantes et frauduleuses» par le propriétaire de l’immeuble, le Groupe Hazout.

Plusieurs locataires ont signé des résiliations de baux en pensant qu’ils y étaient obligés. «Il m’a seulement demandé quel mois choisir pour quitter le logement et pas que je pouvais refuser, je ne comprends pas très bien le français, malheureusement j’ai signé», témoigne une locataire allophone.

«Quand j’ai refusé, il a insisté encore en me disant que je n’avais pas le choix, il insistait et continuait à mettre la pression, je me suis senti harcelée et forcée» – Résidente qui a signé la résiliation

D’autres ont mieux géré la situation mais ont tout de même ressenti de l’intimidation. «Deux personnes représentant la compagnie propriétaire sont venues frapper à ma porte et m’ont demandé de rentrer chez moi. Après leur avoir permis de rentrer, ils m’ont demandé de signer le document de résiliation de mon bail actuel en m’intimidant… “Écoutez, il faut signer car vous devez quitter immédiatement! Tous les locataires vont quitter et vous n’êtes pas la seule qui devra résilier le bail car les travaux sont majeurs. Ils vont durer 12 mois”».

Suspicion de «rénovictions»

Ici, les locataires supposent que la compagnie souhaite rénover, augmenter les loyers substantiellement et ainsi se libérer des résidents actuels. La plupart des locataires de cet immeuble ont des revenus qui ne leur permettront pas de rester dans l’immeuble. Les loyers actuels oscillent entre 650 et 866$. Une annonce d’un appartement tout juste rénové vue sur internet dans cet immeuble chiffre le loyer mensuel à 1250$.

Rappelons que dans le cadre d’une évacuation pour la réalisation de travaux majeurs nul besoin de résilier le bail. Une entente peut être conclue et signée pour faciliter le départ temporaire du locataire. Trouver une entente de résiliation de bail ou d’évacuation pour travaux majeurs n’est toutefois pas illégale sauf si le consentement d’une des deux parties est vicié, c’est-à-dire entaché par des agissements trompeurs, de la crainte ou de l’intimidation. C’est ce que dénonce ces locataires par ailleurs.

«Avec le revenu que j’ai, je ne trouverais nulle part où aller», confie une résidente, craignant pour son futur

Les locataires, aidés par le Comité au logement de Saint-Laurent, ont lancé une procédure de mise en demeure auprès du locateur afin de cesser les mesures «d’intimidation et de harcèlement». Les locataires se sentant floués ont fait des démarches auprès du Tribunal administratif du logement pour faire annuler les résiliations signés sous la pression.

Le propriétaire réfute les affirmations

Le groupe immobilier réfute toute tentative d’intimidation ou d’abus et précise que «toute entente de départ a été négociée de bonne foi et de gré à gré avec les locataires concernés. Certains locataires ont choisi de quitter et nous avons pu nous entendre avec eux sur une résiliation à l’amiable.»

Le Groupe Hazout se définit comme un «spécialiste de l’acquisition de propriétés multi-locatifs», et décrit sa mission en ces termes : «Le but du Groupe Hazout est d’offrir des logements confortables et sécuritaires afin de répondre aux besoins de logement de la population montréalaise et de leur offrir la meilleure qualité de vie possible.»

L’immeuble dont il est question dans cet article a été racheté récemment.

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