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Problèmes d’insalubrité dans un immeuble de LaSalle

Photo: UQAM
Sènan Guèdègbé - L'École des Médias de l'UQAM

L’organisme communautaire ACORN Montréal représentant des locataires habitant l’arrondissement de LaSalle demande à Valérie Plante la création d’un système de permis de propriétaires pour dénoncer leurs pratiques abusives.

Une dizaine de membres de ACORN, un organisme communautaire se battant pour les droits des communautés à faible et moyen revenu, étaient rassemblés en début d’après-midi, mardi, devant un immeuble situé au 9225 rue Bayne, dans l’arrondissement de LaSalle, pour dénoncer les conditions insalubres dans lesquelles les locataires vivent; certains depuis quatre ans.

Lina Debege, vice-présidente de ACORN LaSalle, a pris la parole pour exprimer ce qui rassemblait les membres mardi, devant cet immeuble. Elle mentionne que l’action avait pour but de «dénoncer le manque de maintenance et les problèmes d’insalubrité du bâtiment au 9225 rue Bayne.»

Lors de son allocution, Mme Debege, a expliqué que plusieurs locataires sont aux prises avec de la vermine comme des coquerelles, des punaises de lits et des souris. Une partie de ce problème serait relié aux électroménagers défectueux et à un système de ventilation inefficace.

Marc, locataire de l’immeuble qui a préféré ne donner que son prénom pour conserver un certain anonymat, y habite depuis presque quatre ans et a témoigné de l’insalubrité de l’immeuble: «Il y a eu des traitements pour les cafards et des traitements contre les souris», déplore-t-il.

Pour Keita Tiranke, elle aussi locataire de l’immeuble depuis près de 5 ans, c’est la cuisinière qui fait défaut. Elle n’a pas de système de ventilation pour retirer la fumée causée par les préparations des repas, et ce depuis qu’elle a emménagé, il y a 4 ans. Elle a mentionné, depuis lors, avoir alerté le propriétaire ou ses représentants dans l’immeuble «plusieurs fois», sans succès.

Selon Marc, le problème dépasse la vermine dans l’immeuble: «Je pense que les égouts de l’immeuble, c’est [où] il y a des problèmes. Donc, il peuvent venir et régler le problème, mais après quelques temps, cela resurgit.»

Actions attendues

ACORN demande à la mairesse de Montréal, Valérie Plante de renforcer le système de protection des locataires, d’une part par l’implantation d’un service de permis de propriétaires, contrôlé au moins une fois par an. D’autre part, par la mise en place d’une ressource en ligne où les locataires pourraient consulter et en apprendre sur leurs droits.

Le système de permis des propriétaires permettrait la vérification de leurs immeubles au moins une fois par année; un travail qui se ferait avec la mairesse et les propriétaires concernés et qui attribueraient des amendes aux propriétaires négligents.

Le règlement sur la salubrité, l’entretien et la sécurité des logements (03-096) de la Ville de Montréal, publié en 2015, légifère déjà spécifiquement en ce sens. Les article 25, alinéa 8 à 9.1 du règlement, qui porte sur la salubrité, légifère respectivement contre «l’amas de débris, matériaux, matières gâtées ou putrides, excréments ou autres états de malpropreté», contre la «présence de rongeurs, d’insectes ou de vermine» et contre la «présence de punaises de lit ainsi que [des] conditions qui favorisent la prolifération de celles-ci». Tout manquement à cet article est déjà passible d’amendes pouvant aller jusqu’à 2700$ pour une première infraction d’une personne physique et jusqu’à 13 500$ pour une récidive. Pour les personnes morales, les amendes doublent à la première infraction. Elles peuvent aller jusqu’à 5400$ et pour une récidive, jusqu’à 20 000$.

Lorsque contacté par L’ATELIER, le propriétaire de l’immeuble n’a pas souhaité répondre à nos questions.

Situation incertaine

Marc avoue que depuis un an et demi, dans son appartement, la situation semble s’être améliorée.

«Je ne vois plus de cafards, je ne vois plus de souris, mais j’entends que d’autres locataires ont ce problème», a-t-il expliqué.

L’action d’ACORN au 9225 rue Bayne a pris fin avec des appels collectifs des membres présents  au propriétaire de l’immeuble, à la ville de Montréal ainsi qu’à la conseillère municipale, Lise Zarac.

Si la situation s’est améliorée pour Marc, elle demeure incertaine pour les autres locataires qui vivent toujours avec ces problèmes.

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