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Réal Ménard ne ferme pas la porte pour un retour en politique

C'est bien Réal Ménard.
Réal Ménard, ex-maire de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve. Photo: Archives TC Media

Délogé par les électeurs en 2017, l’ancien maire de l’arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, Réal Ménard, ne ferme pas la porte à un retour en politique. En entrevue avec Métro, il ne mâche pas ses mots envers l’administration actuelle.

Dans la foulée de l’annonce de la candidature de Denis Coderre à la mairie de Montréal, M. Ménard n’a pas exclu la possibilité de solliciter un nouveau mandat.

«Pour l’instant, je ne veux pas faire de commentaires sur mes intentions. Ce sera le temps en temps venu.»

En revanche, il se dit en faveur du retour de Denis Coderre comme chef d’Ensemble Montréal, avec qui il a travaillé comme membre du comité exécutif.

Élu en 2013 sous la bannière de Coalition Montréal, M. Ménard avait rejoint les rangs d’Équipe Coderre quelques mois avant les élections municipales.

Près de quatre ans après sa défaite, celui qui a aussi été député fédéral d’Hochelaga reproche à Projet Montréal d’avoir une approche «très localiste» et de manquer de «vision d’ensemble.»

Reprenant les récents propos de la ministre provinciale Chantal Rouleau, son ancienne collègue au sein du caucus d’Équipe Coderre, M. Ménard estime que l’administration de Valérie Plante tarde à débloquer des projets de logement social et à décontaminer les sols dans l’est de Montréal.

«Si vous avez des millions de dollars et que vous ne livrez pas, c’est un peu gênant d’interpeller le gouvernement du Québec ou le gouvernement fédéral», affirme-t-il.

Centre communautaire Hochelaga

Réal Ménard se dit très déçu de l’abandon du projet de construction d’un nouveau Centre communautaire Hochelaga (CCH), l’administration actuelle préférant investir 7 M$ dans l’agrandissement des locaux que l’organisme occupe présentement à l’arrière de l’église de la Nativité-de-la-Sainte-Vierge.

En 2017, Réal Ménard et Denis Coderre avaient tenu une conférence de presse pour annoncer un investissement de 15 M$ pour la construction d’un nouveau centre au parc Hochelaga.

«C’est un vrai scandale. Le CCH, son besoin premier, c’est d’avoir accès à un gym. Quand l’école Baril a été restaurée, il y avait la conviction que leur gymnase serait accessible plusieurs heures par semaine pour les jeunes du CCH. Ça ne s’est pas avéré.»

Rien d’étonnant, selon lui, puisqu’il y a «un boom dans ce secteur et l’école est très achalandée».

Il remet également en question l’idée que les jeunes du CCH pourraient utiliser le gymnase de l’ancienne école Hochelaga.

«Quand j’ai vérifié auprès des autorités, on est dans un scénario de moyen et long termes. Il n’est pas du tout évident que cette école sera restaurée dans un horizon de quelques années. Et, si elle l’est, rien ne garantit que le gymnase va être accessible.»

Il rappelle que dans les milieux défavorisés, les équipements collectifs jouent un rôle encore plus important.

«À côté de la bibliothèque et la piscine Hochelaga, [le CCH] aurait pu devenir un pôle famille très intéressant.»

Aucun projet majeur

Au-delà du dossier du CCH, Réal Ménard déplore l’absence de projet majeur dans l’arrondissement.

«Ce qui va se réaliser était déjà dans la machine, comme la bibliothèque Maisonneuve qui va être livrée avec retard. Sur le site Contrecœur, il y avait un projet pour une épicerie. Ça ne s’est pas fait. L’avenue Pierre-de-Coubertin n’a pas été modernisée.»

Il considère en revanche que la piétonnisation de la rue Ontario est une bonne initiative.

«Je pense qu’il faut aller dans ce sens, il faut piétonniser ces espaces. Est-ce que la façon de faire est la bonne ? Et les consultations ? On ne dirait pas», conclut-il.

Lessard-Blais réplique

Joint par Métro, le maire actuel de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, Pierre Lessard-Blais, invite son prédécesseur à mettre rapidement fin au suspense.

«Ça fait quand même quelques interventions médiatiques dans lesquelles M. Ménard me critique, donc s’il veut faire un retour en politique municipale, je lui souhaite de tourner moins longtemps autour du pot que Denis Coderre», dit-il en riant.

En ce qui concerne l’absence de projets majeurs, M. Lessard-Blais réplique que son équipe a mis un terme à la «culture de coupage de ruban» et s’est consacrée entretenir les infrastructures existantes.

«On a 8 M$ de budget d’immobilisations par année. C’est une mauvaise idée de dépenser pour construire de nouvelles affaires quand on n’est pas capable d’entretenir ce qu’on a déjà.»

Il soutient par exemple que le coût réel du projet de construction du CCH aurait été de plus de 20 M$.

M. Lessard-Blais concède néanmoins qu’une meilleure collaboration est nécessaire avec la Centre de services scolaire de Montréal (CSSDM) pour l’utilisation des gymnases.

«On est bien conscient de ce problème. Il faut aussi garder en tête que depuis l’arrivée du CSSDM, il n’y a plus de représentant politique dans la machine scolaire. C’est plus difficile de faire cheminer les besoins de la communauté.»

Quant à la modernisation de l’avenue Pierre-de-Coubertin, le maire Lessard-Blais affirme que les délais s’expliquent par le besoin de réunir tous les acteurs devant faire des travaux, question d’ouvrir la chaussée qu’une seule fois.

«En assoyant tout le monde ensemble, les travaux de Coubertin, au lieu de prendre 10 ans, vont en prendre quatre.»

De plus, il souligne qu’une annonce a été faite jeudi 1er avril au sujet du projet d’épicerie dans le Faubourg Contrecœur. La conseillère municipale de Tétreaultville, Suzie Miron, a indiqué sur Facebook que le projet avait été accepté par le Comité consultatif en urbanisme et qu’il passera en première lecture au conseil d’arrondissement le 6 avril.

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