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Gyms fermés: retour à la case départ

Justin Etheridge (droite) a fondé le centre d’arts martiaux Angry Monkey, situé sur la rue Saint-Patrick, en 2014. Photo: (Photo: Gracieuseté)

Pour le propriétaire de gym Justin Etheridge, c’est du déjà-vu. Il n’y a pas si longtemps, son centre de mise en forme devait fermer ses portes en raison des première et deuxième vagues de la pandémie. Il se retrouve maintenant à la case départ.

«C’est une claque en pleine face, après une année complète de mauvaises surprises, indique M. Etheridge, qui possède le gym Angry Monkey MMA, à Verdun. Je suis choqué et j’ai le cœur brisé.»

Cette décision tombait moins de deux semaines après que les gyms eurent reçu le feu vert pour rouvrir leurs portes, après avoir dû demeurer fermés pendant près de six mois.

Lors de la conférence de presse, M. Legault a cité l’éclosion au gym Méga Fitness de Québec comme un facteur-clé ayant influencé sa décision.

Le centre de mise en forme a été lié à des centaines de cas de COVID-19, après que des membres du personnel et des clients eurent été infectés, transportant ensuite involontairement le virus dans les épiceries, les bureaux, les magasins de détail et les chantiers de construction.

«On souffre en raison des erreurs des autres, déplore M. Etheridge. On suit les règles et le protocole, mais on est tout de même puni.»

«L’activité physique est ma façon de décrocher et maintenant, une fois de plus, on commence à manquer de choses comme ça qui nous permettent de poursuivre», ajoute Christina Escobar, une passionnée de mise en forme. Bien qu’elle comprenne qu’il y a un risque, elle se sent parfois plus protégée à l’intérieur d’un gym que dans d’autres lieux publics.

Mesures de sécurité

Après la première vague, M. Etheridge a implanté un strict protocole au Angry Monkey, incluant une désinfection fréquente des équipements et des contrôles à la porte pour dépister la fièvre.

De plus, comme tous les autres membres de l’Association des arts martiaux du Québec (AAMQ), il a développé une proposition de 60 pages contenant des recommandations sur la façon dont les installations d’arts martiaux peuvent reprendre leurs activités en toute sécurité.

Par exemple, l’association suggérait que la réouverture soit effectuée par étapes, en commençant par une phase initiale pour les activités individuelles pour ensuite passer à une étape où des entraînements plus rigoureux impliquant des groupes de deux à quatre athlètes seraient permis.

D’autres instructions incluaient de refuser l’accès aux spectateurs dans le gym, d’éviter les contacts physiques non-nécessaires et d’observer une pause de 15 minutes entre les différents cours afin de pouvoir désinfecter correctement les lieux.

«Je suis habituellement très positif et résilient, mais tout ça m’a abattu.» – Justin Etheridge, propriétaire de gym

Malgré tout, il semble que les mesures sanitaires et les propositions n’étaient pas suffisantes pour empêcher une troisième ordonnance de fermeture dans une période d’un an.

«Même si j’aime ce que je fais, je vois combien c’est dur pour moi et ma famille, et ça me donne juste envie de m’éloigner de mon rêve, confesse l’entraîneur. Je trouve ça de plus en plus difficile de continuer à creuser pour trouver des raisons de continuer à me battre. Je suis plus découragé que jamais.»

Alors que l’incertitude persiste pour ce propriétaire d’entreprise, il n’y a pas grand-chose d’autre à faire que de tirer le meilleur parti de ces circonstances précaires. Pour M. Etheridge, cela signifie de réfléchir aux raisons pour lesquelles il a lancé son entreprise en premier lieu.

«Malgré toutes les complications et les confinements, je me réveille encore tous les jours et je me consacre à donner aux gens le meilleur entraînement possible», explique-t-il. Ma mission demeure la même, quelles que soient les chances qui sont contre moi.»

M. Etheridge est déçu que le gouvernement ait fermé les gyms sans donner de préavis.

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