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Arrestation musclée dans le métro: des manifestants «demandent justice»

Manifestation brutalité policière
Plusieurs dizaines de personnes ont manifesté contre la brutalité policière au parc Jarry, dimanche. Photo: François Lemieux/Métro

Plusieurs dizaines de personnes se sont réunies au parc Jarry, à Montréal, dimanche après-midi afin de dénoncer l’arrestation musclée d’une femme noire qui aurait franchi le tourniquet de la station de métro Jean-Talon sans payer, le 17 avril. Filmé par des témoins, l’incident a suscité un tollé sur le web à la suite de la diffusion de la vidéo sur les réseaux sociaux.

Sur la page Facebook de l’événement de dimanche au parc Jarry, on pouvait lire que la manifestation avait pour but de «demander justice» pour l’incident du 17 avril. Le Collectif Anti, qui organisait le rassemblement, souhaitait «aussi et surtout s’attaquer au racisme systématique et aux pratiques de profilage racial utilisés par les services de police et de sécurité au Québec».

«Samedi dernier, une femme noire trans a été sauvagement tabassée par des inspecteurs de la Société de transport de Montréal (STM). La raison de l’intervention selon la STM: une entrée de 3,50$ non payée. Rien en rien ne justifie une telle violence. Une femme qui est brutalisée par deux hommes en plus d’un policier qui est arrivé plus tard, ce n’est pas normal», a lancé Van Harry, du mouvement Black Lives Matter Montréal, à la foule réunie dimanche.

Rappelons que dans la vidéo diffusée sur Twitter, on pouvait voir les inspecteurs frapper à au moins quatre reprises la femme, qui résistait à l’arrestation, alors qu’on pouvait entendre une personne pousser de nombreux cris.

«Il faut que les agents impliqués soient nommés et punis. Et surtout, il faut que les agents de la STM soient déchus du pouvoir de détenir des passagers avec violence», – Van Harry du mouvement Black Lives Matter Montréal

Plus de pouvoirs

À partir du mois de juillet, les inspecteurs de STM accéderont au statut de «constable spécial», ce qui leur conférera plus de pouvoirs d’intervention.

Ils pourront notamment arrêter une personne ayant commis un acte criminel ou intervenir auprès d’une personne soupçonnée de gestes de harcèlement dans l’ensemble du réseau de la STM sans attendre les renforts du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

Dans son discours à la foule réunie au parc Jarry, dimanche, Mme Harry s’est dite inquiète de cette éventualité.

«Imaginez qu’est-ce qui va se passer ? Malheureusement, on va continuer de voir des cas comme ça se reproduire et peut-être que ça va aller encore plus loin», avertit-elle.

Après une période de discours, dimanche, la foule réunie malgré la pluie a entamé une marche sur la rue Faillon Est en criant en anglais des slogans tels que «pour une vraie sécurité, investissez dans nos communautés» ou encore «honte !»

STM

Deux jours après l’incident, la STM avait tenu à apporter «des clarifications» dans une mise au point publiée sur Twitter. La STM indiquait notamment que la vidéo de l’arrestation ne montre pas les circonstances ayant mené à l’intervention, notamment le degré de résistance et d’agressivité de la personne, qui aurait mordu au sang les inspecteurs.

La STM entend d’ailleurs porter des accusations de voies de faits causant des lésions au criminel contre l’usager. La société a fait appel cette semaine, à un avocat spécialisé en déontologie policière pour évaluer l’usage de la force lors de l’intervention en question.

Les conclusions préliminaires de l’enquête interne, incluant une étude des diverses bandes vidéos disponibles, indiquent que l’intervention des inspecteurs de la STM a suivi les règles de l’emploi de la force enseignées à l’École nationale de police du Québec.

Cependant, un expert indépendant a été engagé pour s’assurer de l’exactitude de ces conclusions préliminaires et appuyer dans l’enquête.

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