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Registre public des loyers réclamé

Plusieurs acteurs du milieu montréalais parlent d’une crise du logement. Photo: Archives

Même si certains plaident qu’elle ne va pas assez loin, tous les élus du conseil municipal de la Ville de Montréal ont appuyé la «Déclaration pour une meilleure protection des locataires et du parc de logement locatif», déposée par la mairesse Valérie Plante lors de la dernière assemblée. On y demande entre autres la création d’un registre public des loyers par Québec.

Cette mesure vise à limiter les hausses de loyer abusives lors de changements de locataires.

On demande aussi la révision des dispositions du Code civil du Québec afin de mieux protéger les locataires, en raison de la crise du logement.

L’administration municipale veut collaborer davantage avec Québec afin de poursuivre la recherche de solutions et d’outils pour mieux encadrer le phénomène des rénovictions.

«C’est l’accessibilité à des logements, l’“inabordabilité” qui cause la crise», considère le président de la Commission du développement économique, Richard Ryan.

«De nombreux résidents se plaignent de reprises de logement, de rénovictions ou de hausses abusives de loyer», ajoute-t-il.

Le Tribunal administratif du logement (TAL) n’est pas toujours adapté pour répondre à ces problématiques, selon lui.

M. Ryan aimerait que Québec en fasse davantage pour le respect des lois et reconnaisse le travail des comités de logements.

«Beaucoup de locataires subissent de l’intimidation et de la pression de certains propriétaires qui font en sorte qu’ils s’en vont, car ils n’en peuvent plus de certains agissements», déplore l’élu de Projet Montréal.

De son côté, la leader de l’Opposition officielle, Karine Boivin Roy, salue la déclaration qu’elle a appuyée, mais considère qu’elle ne vise que l’approche réglementaire, et qu’il faut avant tout augmenter le nombre de constructions et l’offre de logements.

Témoignage

La crise pousse plusieurs personnes à choisir la qualité de leur alimentation et le paiement de leur loyer, constate la mairesse de LaSalle, Manon Barbe.

«Si on est capable de savoir en trois clics combien coûte une pomme chez IGA ou Métro, on devrait être en moyen de voir combien coûte un logement qui est un besoin primaire, en cliquant sur une adresse.» Richard Ryan, président de la Commission de l’habitation

Elle blâme en bonne partie le concept de rénovictions. Sa propre fille en a été victime et elle n’est pas un cas isolé, d’après elle. Mme Barbe a tenu a raconté son histoire lors de l’adoption de la déclaration.

Dix mois, après avoir déménagé dans un plex, elle apprend que le bâtiment sera vendu.

Alors qu’elle prend une douche, la poignée de l’eau chaude lui serait restée dans les mains. Elle aurait tenté de joindre plusieurs fois le nouveau propriétaire qui ne lui aurait répondu que le lendemain qu’un plombier se présentera plusieurs jours plus tard.

Elle aurait fini par trouver comment couper l’eau chaude, qui ne serait revenue que 15 jours plus tard.

«C’était juste pour lui déplaire», pense Mme Barbe.
Sa fille a dû envoyer des mises en demeure parce que le propriétaire aurait refusé d’effectuer des réparations.

Il aurait répondu: «Il n’y a aucun problème. Je peux même vous payer, si vous voulez partir.»

Le propriétaire aurait même fait retirer la serrure d’entrée du bâtiment, car «il était tanné de se déplacer à chaque fois pour débarrer la porte à tout le monde qui venait faire des réparations.»
Tous les locataires seraient maintenant partis d’eux-mêmes ou ont été évincés.

«Il y a beaucoup de faiblesses dans le système en place, ce qui ouvre la porte toute grande à des gens qui ont des intentions malveillantes», conclut la mairesse de LaSalle.

Sa fille a maintenant déménagé, mais craint de devoir faire à de telles situations dans l’avenir.

36 %

Pourcentage des ménages montréalais qui ont des difficultés financières à se loger, consacrant 30% et plus de leurs revenus à cette fin, selon la déclaration.

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