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Une embellie pour le centre-ville selon un rapport

Photo: Josie Desmarais/Journal Métro

Le centre-ville de Montréal s’en sort mieux au premier trimestre 2021. C’est ce que révèle L’Institut de développement urbain du Québec (IDU) et Montréal centre-ville dans son troisième bilan de l’état du centre-ville. Les données collectées permettent de dresser un portrait plus encourageant et d’éclairer les efforts de relance.

L’étude se penchait sur quatre indicateurs clés de la santé du centre-ville: les bureaux, les commerces de détail, le résidentiel (logements locatifs et neufs) et le tourisme. Un sondage web qui fait état des perceptions de la situation a été réalisé entre le 8 et le 20 avril 2021 auprès de 1000 résidents de la Région métropolitaine de Montréal.

Si la deuxième édition de l’étude réalisée au dernier trimestre 2020 dressait un portrait maussade, alors que les ventes de copropriétés neuves avaient chuté de 53%, le taux d’inoccupation des bureaux qui a atteint 12,4% ou encore des locaux commerciaux vides en hausse, le premier trimestre 2021 tend quant à lui vers une embellie.

Une embellie qui selon l’institut devrait se confirmer lors de la réouverture prochaine des terrasses des restaurants et des bars annoncée par le gouvernement Legault.

Des bureaux toujours vides?

Au premier trimestre 2021, on observe dans l’ensemble plus d’immeubles de bureaux disponibles (+13%). Les immeubles de classe A, qui représentent près de 60% de l’offre au centre-ville ont, eux, un taux d’inoccupation plus faible à 9,8% (ce taux est considéré comme normal à 10%) par contre les immeubles plus anciens ou plus petits (type B et C) affichent des taux de disponibilité élevés, respectivement de 17,7% (+7 points de pourcentage) et 19,5% (+6,6 points de pourcentage.)

Cette situation peut s’expliquer par la popularité croissante du télétravail, et notamment du modèle hybride.

Le télétravail en mode hybride

Le télétravail semble s’être bien ancré dans les habitudes puisque 76% des répondants ont déclaré au premier trimestre 2021 vouloir travailler à la maison la moitié de la semaine lorsque les mesures sanitaires seront levées et que la majorité sera vaccinée. Ils étaient 67% à vouloir le faire au dernier trimestre 2020.

Au total, 43% des répondants estiment que leur employeur prévoit d’envisager une formule hybride de retour au bureau: 29% des répondants estiment que leur employeur prévoit 1 à 2 jours au bureau et 14% estiment que ce retour au bureau sera de 3 à 4 jours.

Selon Manon Poirier, directrice générale à l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés, on assiste à un «alignement» de perspective entre employeurs et employés qui conduit à l’adoption de ce modèle hybride.

À noter que dans son plan de déconfinement en date du 19 mai, le gouvernement du Québec a annoncé la fin du télétravail dans son format obligatoire en zone jaune à la mi-juin.

Une reprise lente pour les commerces de détail

Pour les commerces, la situation au premier trimestre 2021 demeure critique.

En moyenne, les commerces du centre-ville affichent une inactivité (reliée à des fermetures temporaires et définitives) en hausse comparativement au dernier trimestre de 2020 à 34%. (+6 points de pourcentage).

C’est le cas pour les galeries marchandes où la situation se dégrade, avec une inactivité (soit des fermetures temporaires ou permanentes de 34% en hausse de 14 points de pourcentage comparé à 2020.

On assiste à une petite embellie pour les commerces situés dans les immeubles de bureaux et les gares qui affichent un taux d’inactivité toujours élevé de 45%, mais cela représente une baisse encourageante comparée au 54% de 2020.

Glenn Castanheira, directeur de Montréal centre-ville, s’attend à une reprise pour les commerces des immeubles de bureaux et les galeries marchandes, même si celle-ci sera plus lente.

La rue Sainte-Catherine s’en sort plutôt bien avec un taux d’inactivité de 24%, en hausse de 1 point seulement comparé au dernier trimestre de 2020.

Si certains voient dans le télétravail un impact négatif sur la fréquentation des commerces, restaurants et établissements culturels, la moitié des répondants affirment vouloir fréquenter autant souvent qu’avant les commerces et restaurants, à 52% et c’est plus de la moitié pour les établissements culturels à 58%.

Glenn Castanheira s’est dit «surpris positivement» par la nouvelle et insiste sur l’importance pour les commerces de développer des stratégies pour recréer «une ambiance et une expérience attrayante au centre-ville».

Un centre-ville toujours attractif

De manière générale si la crise du logement qui frappe les locataires à Montréal s’est accentuée avec la pandémie, les mises en chantier résidentielles au centre-ville, spécifiquement dans l’arrondissement Ville-Marie, sont en hausse.

Elles sont en hausse de 109% par rapport à 2020, cette hausse globale s’explique par celle du marché locatif (+264%) et finalement à celle des copropriétés, en hausse de 42%. Les ventes de condos chutent de 58% par rapport à 2019, mais les intentions de déménager au centre-ville sont restées les mêmes à 20%.

Si le tourisme a été l’un des secteurs les plus touchés par la pandémie, avec un taux d’occupation des chambres d’hôtel historiquement bas de 8,7%, les membres de l’UDI espèrent compter sur un regain du tourisme local entre l’été et l’automne 2021.

Les auteurs du troisième rapport sur l’état du centre-ville s’affirment optimistes, selon Jean-Marc Fournier, président de l’UDI, «comme le format du travail et les relations de travail ont dû se réinventer avec la pandémie, le centre-ville doit lui aussi se réinventer et offrir une valeur ajoutée aux Montréalais.»

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