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Recherches historiques dans le Vieux-PAT: une deuxième phase d’ici l’été

Pierre Desjardins et Claude Belzil, dans la zone du stationnement où des vestiges pourraient se trouver. Photo: Coralie Hodgson, Métro Média

Malgré les résultats mitigés obtenus lors d’une recherche exploratoire visant à confirmer la présence de vestiges historiques dans le Vieux-Pointe-aux-Trembles, des experts de l’Université de Montréal (UdeM) répéteront l’expérience ce printemps. Une seconde étape qui pourrait même, si les résultats sont concluants, mener à des fouilles archéologiques dans le secteur.

Des experts d’anthropologie de l’UdeM ont ratissé en décembre dernier le sol de terrains privés situés près des rues Saint-Joseph et Sainte-Anne avec un appareil de télédétection, le géoradar. L’objectif était de déterminer l’emplacement exact de la première chapelle paroissiale de Pointe-aux-Trembles, de son cimetière ainsi que d’une des quatre palissades des anciennes fortifications.

Le 23 mars, les chercheurs ont présenté les résultats de leurs recherches devant les membres de l’Atelier d’histoire de la Pointe-aux-Trembles, instigateurs du projet.

«On se mouille un peu, mais […] il y a des anomalies récurrentes qui pourraient correspondre potentiellement à la présence de sépultures associées à l’église», a avancé Jean-Christophe Ouellet, archéologue professionnel au département d’anthropologie de l’UdeM.

Les chercheurs concèdent ne pas avoir obtenu «de résultats très tranchés» permettant de confirmer la présence de vestiges historiques. Ils ont toutefois proposé de revenir ce printemps analyser les zones d’intérêts identifiées. Le géoradar serait alors utilisé à intervalles de 25 cm plutôt que 50 cm, pour plus de précision.

Si les recherches sont concluantes, il serait même envisageable de faire des fouilles archéologiques dans certains endroits dès l’automne prochain. Cela requérait cependant d’obtenir des permis de la part de Québec ainsi que l’autorisation des propriétaires des terrains visés.

Une proposition que l’atelier d’histoire s’est empressé d’accepter. Des citoyens pourraient même être impliqués dans d’éventuelles fouilles, une perspective avancée par les chercheurs qui semble «très intéressante» aux yeux de Claude Belzil, président de l’atelier d’histoire.

Un cercueil… ou un tuyau?

La zone qui a retenu l’attention des chercheurs se trouve sous un stationnement privé. Le géoradar y a détecté des «obstacles» d’intérêt.

«La question est: c’est quoi ces obstacles? Est-ce que ça peut être par exemple un cercueil, ou un mur?, a expliqué M. Ouellet. Mais ça peut aussi être juste un long tuyau», a-t-il ajouté.

Jean-Christophe Ouellet a présenté les résultats des recherches, le 23 mars. Photo: Coralie Hodgson, Métro Média

Bien que lui et M. Belzil concèdent être «un peu déçus» du manque de précision des résultats, le vice-président de l’atelier d’histoire, Pierre Desjardins, se dit encouragé par le fait que la zone d’intérêt identifiée par les chercheurs soit également «la zone la plus propice à faire des trouvailles» qu’il avait lui-même identifiée dans ses lectures historiques sur les lieux.

M. Ouellet admet qu’«idéalement, on aurait aimé trouver certaines anomalies rectangulaires qui auraient correspondu aux fondations de l’église».

Mais cela ne signifie pas nécessairement que l’ancienne chapelle n’est pas située dans la zone explorée: «si l’église de bois s’est décomposée, et n’avait pas de fondation de pierre, c’est difficile à détecter avec le géoradar», a-t-il précisé.

Un appareil utile, mais qui ne révèle pas tout

Le géoradar envoie des ondes électromagnétiques sous le sol lorsqu’on le déplace en surface. Ensuite, les ondes reviennent à l’appareil. Elles permettent de détecter jusqu’à quatre, voire six mètres de profondeur.

Cette technologie, qui a notamment permis d’identifier la présence de restes humains anonymes près de l’ancien pensionnat de Kamloops, n’a cependant pas la précision d’un rayon X. Elle donne «des informations contextuelles» que les archéologues peuvent interpréter, précise Jean-Christophe Ouellet.

Bien que la première phase n’ait pas donné de résultats tranchés, il s’agit aussi pour les experts de l’UdeM d’une occasion d’utiliser cette technologie et de la développer encore plus.

De plus, poursuivre l’aventure, «si ça permet de confirmer l’emplacement de la première chapelle et potentiellement les limites du noyau villageois», est tout à fait pertinent pour la recherche, croit M. Ouellet.

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