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Déménagement: 124 ménages toujours sans logement à Montréal

Une affiche de logement à louer.
Une affiche de logement à louer. Photo: Josie Desmarais/Métro

Près de deux semaines après le déménagement, 124 ménages reçoivent toujours l’aide de l’Office municipal d’habitation de Montréal (OMHM) pour trouver un logement. Parmi eux, 38 demeurent à l’hôtel temporairement. Les autres, souvent des personnes âgées ou des personnes ayant un statut précaire, demeurent chez des proches.

En date du 27 juin, autant de ménages avaient fait appel à l’OMHM. C’est donc dire que c’est le statu quo depuis. Si certaines familles ont trouvé un logement, d’autres se sont ajoutées à la liste.

«C’est aberrant. Et il ne faut pas oublier que derrière ces chiffres, il y a plusieurs personnes qui n’ont pas contacté l’OMHM et qui demeurent chez de la famille ou des amis en attendant. Ou d’autres qui doivent investir 50, 80 ou même 100% de leur revenu dans un logement», commente la porte-parole du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), Véronique Laflamme. «Ils sont donc obligés de couper dans la bouffe, les vêtements, les sorties avec les enfants. C’est une question de dignité à ce point-là. On vit de graves reculs dans nos droits.»

«Il y a une sérieuse inquiétude pour ces familles-là, parce que le taux d’inoccupation est bas à Montréal», ajoute le porte-parole du Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ), Martin Blanchard. «C’est terrible ce qui se passe pour ces familles qui n’ont pas de réponses.»

Opération en cours

De son côté, la Ville de Montréal assure que tous les ménages dont les besoins satisfaisaient aux critères de l’OMHM ont pu bénéficier d’un logement temporaire ou permanent. Cette année, ce sont 3,5 M$ qui ont été investis dans le système de référence de l’Office pour aider les Montréalais dans le besoin à trouver un logement.

«On sait que cette année est particulièrement difficile pour plusieurs. C’est pourquoi on a redoublé d’efforts encore une fois cette année et qu’on a anticipé les besoins en déployant des sommes records pour accompagner tout le monde», commente l’attachée de presse principale de la Ville, Catherine Cadotte. «Le travail se poursuivra au cours des prochains jours et semaines afin que chaque ménage puisse trouver une solution permanente à son enjeu de logement.»

Un bilan de l’opération premier juillet sera présenté par la Ville au cours des prochaines semaines, assure-t-on. D’ici là, le RCLALQ accuse Montréal de n’avoir fourni un logement temporaire aux familles qu’au moment où elles se sont retrouvées à la rue.

«En juin, lorsqu’il n’y avait plus de logements disponibles, les gens appelaient à la Ville, et on leur disait de rappeler lorsqu’ils seraient à la rue. Imaginez le stress et la détresse vécus par les familles. Il aurait fallu mieux informer les familles, leur indiquer que dans tous les cas, elles seraient prises en charge», dénonce M. Blanchard

Crise à l’échelle provinciale

Montréal n’est toutefois pas la seule ville frappée par le phénomène. En fait, le taux d’inoccupation de la métropole s’avère moins bas que celui de la plupart des villes de la province, constate le FRAPRU. Au Québec, environ 600 ménages seraient toujours à la recherche d’un logement. Du «jamais vu» selon Véronique Laflamme, qui qualifie pourtant la situation de «prévisible».

«Le gouvernement du Québec ne met pas d’argent dans le logement, se désole-t-elle. Si on ne donne pas un coup de barre rapidement, on n’arrivera pas à redresser la situation.»

La Ville de Montréal demande aussi des investissements plus importants en matière de logement.

«Les besoins criants de la métropole et des autres municipalités du Québec nécessitent des investissements majeurs qui permettront d’accélérer la construction de logements sociaux et abordables, qui reste la seule manière de s’attaquer durablement aux crises du logement répétées», commente Mme Cadotte.

Dès son entrée au pouvoir, la CAQ s’était engagée à poursuivre la construction de 15 000 logements abordables, dont environ la moitié a été construite jusqu’à présent. Elle en a également promis 500 supplémentaires. Récemment, le parti a présenté un plan qui lui permettra de fournir 3000 nouveaux logements sociaux et abordables.

Au Québec, 37 000 ménages se retrouvent sur une liste d’attente pour accéder à un logement social. Parmi eux, 1100 se trouvent au centre-ville de Montréal, dont 400 familles, selon le Comité logement de Ville-Marie. À Montréal, la construction de 6000 unités est présentement bloquée en raison de problèmes administratifs entre Ottawa et Québec.

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