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Exclusif: le Bureau du taxi de Montréal fermera définitivement

Dès 2023, le Bureau du taxi n'assurera plus le contrôle des taxis de Montréal.
Dès 2023, le Bureau du taxi n'assurera plus le contrôle des taxis de Montréal. Photo: iStock, Josie Desmarais

D’après des informations recueillies par Métro, le Bureau du taxi de Montréal fermera pour de bon à la fin de 2022. L’organisme paramunicipal chargé de développer, d’améliorer et d’encadrer l’industrie du transport par taxi et par limousine va disparaître après plus de 35 ans d’existence.

Les membres l’ont appris le 13 juillet dernier par une lettre de la direction de la Ville de Montréal. Le Bureau fermera le 31 décembre 2022, date à laquelle l’entente de subvention avec le gouvernement prendra fin.

«La fermeture de cette instance découle de la décision du gouvernement du Québec de rapatrier les pouvoirs et responsabilités inhérents à l’industrie du taxi», explique le Cabinet de la mairesse de Montréal, Valérie Plante.

La Ville fait ainsi référence à la loi concernant le transport rémunéré de personnes par automobile. En vigueur depuis octobre 2020, cette nouvelle législation a entraîné une modification des pouvoirs et responsabilités de la municipalité en la matière.

38 emplois menacés

«Cette nouvelle réglementation implique aussi la fin des revenus autonomes du Bureau du taxi», indique le Cabinet de Mme Plante.

La décision de la Ville de fermer le Bureau du taxi pourrait aussi mettre fin à 38 emplois. Lors de l’entrée en vigueur de la loi, les inspecteurs du Bureau ont en effet perdu une partie de leurs compétences au profit des contrôleurs routiers de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ). Ces derniers seront, dès la fin de l’année, les seuls habilités à remplir la mission originelle du Bureau.

La dissolution du conseil d’administration sera planifiée et détaillée prochainement, indique le service communication du Bureau du taxi.

Selon une source interne qui a préféré garder l’anonymat, la disparition de l’organisme mènera à la détérioration du service de taxi. «Les contrôleurs routiers ont un paquet d’autres lois et règlements à faire appliquer», explique cette source.

Le cabinet de la mairesse affirme travailler «à assurer une saine transition tant auprès des employés que de l’industrie et de ses partenaires jusqu’à la clôture des activités».

«Nous visons à ce qu’il n’y ait aucune baisse de service. Nous sommes actuellement en discussion avec le ministère des Transports du Québec concernant le prêt du personnel, dont l’importante expertise est déjà reconnue et éprouvée», poursuit-il. 

Une «triste nouvelle» dit l’opposition

Contacté par Métro, le président du Regroupement des propriétaires de taxi à Montréal, Max-Louis Rosalbert, n’était pas surpris. «Si le gouvernement a pu prendre cette décision [la loi concernant le transport rémunéré de personnes par automobile] qui a anéanti l’industrie, tout est possible», déclare-t-il. 

Selon ce professionnel qui évolue dans l’industrie du taxi depuis plus de 25 ans, on peut surtout y voir la grande victoire d’Uber. D’autant qu’avec la disparition du Bureau, la qualité du service de taxi à Montréal pourrait profiter à la plateforme américaine.

Je ne peux pas croire que Québec peut détruire une industrie si importante pour la population au profit d’une multinationale qui n’a pas de bureau et ne paie pas de taxes. Ça me dépasse.

Max-Louis Rosalbert

Le centre de service du Bureau du taxi avait fermé fin juin 2021 à la suite de l’entrée en vigueur de la loi – une première étape vers la disparition de l’organisme paramunicipal. «Le Bureau du taxi a perdu beaucoup de plumes dans les dernières années», réagit Aref Salem, chef de l’opposition officielle à la Ville de Montréal.

«Bien qu’elle soit prévisible, c’est une triste nouvelle pour les entreprises montréalaises de taxi qui perdent une organisation qui les représente. Les initiatives qui font rayonner le taxi à Montréal, telle que la création de l’image distinctive « Bonjour », à laquelle j’ai participé, ne verront plus le jour si le volet développement n’est pas repris par la Ville», estime-t-il.

Contacté, le ministère des Transports n’avait pas pu donner suite à nos sollicitations au moment où nous écrivions ces lignes.

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