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Une première expérience inspirante pour l'ombudsman de Montréal

La Ville de Montréal a fait preuve d’audace en 2003 lorsqu’elle a créé un poste d’ombudsman, le premier du genre au Canada. Cinq ans après son entrée en fonction, Johanne Savard, avocate de formation qui a quitté le droit du travail pour devenir ombudsman, s’apprête à partager son expérience avec le deuxième ombudsman à être nommé au Canada.

«Quand je suis entrée en pos­­te, il n’existait pas d’ombudsman municipal au pays, a rappelé en entrevue à Métro Johanne Savard. On est parti de rien. On a pu donner la couleur qu’on voulait au poste et l’expérience s’est avérée très positive.»

L’ombudsman est une instance apolitique, impartiale et indépendante, qui a pour mandat de veiller à ce que les citoyens reçoivent les services auxquels ils ont droit et qu’ils soient traités équitablement. Il s’agit du dernier recours des citoyens qui se considèrent lésés.

Mme Savard a encouragé les autres grandes villes du pays à se doter d’un ombudsman. Toronto est ainsi en voie d’emboîter le pas à Montréal.

«Toronto s’est fié à la structure et au modèle de fonctionnement de Montréal pour créer son poste
d’ombudsman», a souligné Mme Sa­vard, qui siège­ra au comité de recrutement de Toronto afin d’aider à la sélection des candidats.

Un beau hasard

La Ville de Montréal a connu sa part de difficultés quand est venu le temps de combler le poste d’ombudsman. Elle a finalement engagé un chasseur de têtes qui a approché Johanne Savard.

«Deux éléments m’ont poussé à quitter la pratique privée, a expliqué Johanne Savard. Tout d’abord, le défi de créer un poste à partir de zéro était extrêmement intéressant. Parallèlement, mon garçon, qui avait huit ans à l’époque, se plaignait de mes absences. La vie dans les grands cabinets est excitante, fascinante, mais très exigeante au point de  vue des heures de travail.»

Officiellement entrée en poste en novembre 2003, Johanne Savard s’est appliquée à tisser des liens avec le maire Gérald Tremblay et le parti de l’opposition.

«Ce n’était pas évident pour tout le monde de voir une étrangère mettre son nez dans des dossiers d’experts, a-t-elle précisé. Il fallait donc que je m’as­sure d’avoir l’appui de tout le ­monde. J’ai d’ailleurs dû ­appeler le maire Trem­blay ou Pierre Bourque, à l’époque chef de l’opposition, pour leur demander de presser certains membres de leur équipe à collaborer.»

Un autre défi

Cinq ans après son arrivée à l’hô­tel de ville, Johanne Sa­vard a réussi à tisser un lien de confiance avec les élus et les employés de la Ville.

«Ils ont compris que je ne suis pas l’ennemi, a-t-elle affirmé. La Ville, c’est une gros­se machine qui emploie 25 000 personnes et qui sert deux millions de citoyens. C’est impossible qu’il n’y ait pas d’erreur.»

Après avoir pris sa place à la Ville, l’ombudsman espère se faire connaître de la population.

«On a tous été un peu dé­pas­­sé par la croissance qu’a con­­nu le service, a indiqué Johanne Savard. En quatre ans, on est passé de 290 dossiers traités à 1 300. Mais il y a encore place à la croissance. Malheureusement, l’ombudsman demeure très méconnu à Montréal.»

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