Soutenez

5e symbole le plus emblématique de Montréal: le Stade olympique

Photo: Arnaud Baty

Métro présentera chaque jour cette semaine, en ordre décroissant, le top 5 des symboles les plus emblématiques de Montréal, choisis parmi une liste qu’ont dressée une quarantaine de personnalités montréalaises influentes. Aujourd’hui, le commentateur sportif Jacques Doucet raconte le stade olympique.

Jacques Doucet est récemment retourné au stade olympique. C’est que le cœur de ce symbole montréalais battra à nouveau au rythme du baseball majeur l’instant de deux matchs préparatoires qui opposeront les Blue Jays de Toronto aux Mets de New York, fin mars.

Lors de la conférence de presse donnée pour annoncer l’événement, celui qui a été la voix des Expos pendant 33 ans a pu se remémorer des souvenirs sans trop de chagrin. Avant cette visite, la dernière et seule fois qu’il avait mis les pieds au stade depuis le départ des Amours pour Washington, c’était il y a sept ans, pour un reportage de la CBC sur l’endroit. La blessure était encore vive.

Cette année, M. Doucet a pris le temps de marcher sur la surface de jeu, plus serein. Depuis le champ droit, il a regardé vers le marbre puis, il a levé les yeux vers la tribune de presse, au niveau 500, où il a travaillé pendant près de 30 ans.

«J’ai quand même eu un petit pincement au cœur», reconnaît celui qui analyse aujourd’hui les matchs des Jays pour TVA Sports. «Les amateurs vont affluer en grand nombre en mars, promet-il. Nous allons montrer à la ligue que le baseball est toujours populaire à Montréal.»

Stade olympique

L’homme de 73 ans se souvient de son premier passage au stade. C’était après les Jeux de 1976. On savait alors que les Expos allaient déménager du parc Jarry à Hochelaga pour la saison de 1977.

«La première chose que je me suis dit, c’est que c’était très très vaste, souligne celui qui suivait l’équipe depuis ses débuts. Je suis entré dans le studio de CKAC et je trouvais qu’on était très loin de l’action, comme les amateurs, d’ailleurs. C’est ce que j’ai toujours déploré.»

«Taillibert a conçu un stade osé et moderne, mais on n’a jamais consulté les futurs locataires, les Expos, pour connaître leurs besoins, poursuit le journaliste. Puis, la tour n’était pas achevée et on a entreposé la toile qui a commencé à pourrir. Le stade n’a jamais été le monument qu’on aurait souhaité que ça soit…» Jacques Doucet est convaincu qu’un stade mieux configuré pour le baseball et un toit rétractable auraient donné de meilleures chances de survie aux Expos.

[pullquote]

Malgré ces griefs, Jacques Doucet a vécu des moments incroyables au «bureau». Des moments euphoriques, comme le match des étoiles de 1982 ou la partie où Gary Carter a claqué trois coups de circuit. Des moments plus tristes aussi, comme le circuit de Rick Monday, en 1981, qui a empêché l’équipe d’accéder à la Série mondiale ou le tout dernier match de l’équipe à Montréal, en 2004. «C’était d’une tristesse indescriptible», se rappelle M. Doucet. Il se désole surtout que la jeunesse d’aujourd’hui n’aura pas connu le stade comme un antre du baseball majeur.

En dépit du rapport amour-haine évident que les Montréalais entretiennent avec le géant de béton, le stade plein à craquer pour des matchs des Expos a donné des frissons à bien des visiteurs. Jacques Doucet croit que les amateurs sont là. «Mais si le baseball devait revenir à Montréal, il faudrait des investisseurs impliqués dans la ville. Pas des multimillionnaires qui ne vont donner que leur argent.»

D’ici là, le gazon artificiel sera déroulé pour les matchs des 28 et 29 mars. Et on devrait voir plus d’une casquette des Expos dans les gradins.

Moments marquants

  • 17 juillet 1976 – Ouverture des Jeux olympiques de Montréal
  • 15 avril 1977 – Premier match des Expos au stade
  • 6 juillet 1977 – Pink Floyd se produit devant 78 322 spectateurs, un record au stade
  • 11 septembre 1984 – Visite du pape Jean-Paul II
  • 3 février 1987 – La tour du stade, la plus haute tour inclinée du monde, est finalement complétée
  • 18 janvier 1999 – La toile du toit se déchire sous le poids de la neige
  • 29 septembre 2004 – Dernier match des Expos au stade

Le top 15 comprend…

symboles de Montréal

  1. Le mont Royal
  2. Les escaliers
  3. Le pont Jacques-Cartier
  4. Le Canadien de Montréal
  5. Le stade olympique
  6. Le bagel
  7. Le dôme géodésique de Buckminster Fuller (Biosphère)
  8. Le Quartier des spectacles
  9. Orange Julep
  10. La Place Ville-Marie
  11. Habitat 67
  12. La poutine
  13. Bixi
  14. L’enseigne Farine Five Roses
  15. Le Vieux-Montréal

Et aussi…
D’autres symboles qui ont été nommés par les membres du jury:

  • La langue française et la cuisine ethnique
  • Le Festival de jazz et la Formule 1

Le jury

Richard Bergeron, chef Projet Montréal • Guy Berthiaume, pdg Bibliothèque et Archives nationales du Québec • Daniel Blier, directeur Société du Parc Jean-Drapeau • Marc Blondeau, pdg Place des arts • Nathalie Bondil, directrice Musée des beaux-arts de Montréal • Simon Boulerice, auteur • Simon Brault, président, Culture Montréal • Charles-Mathieu Brunelle, directeur, Espace pour la vie • Dinu Bumbaru, directeur des politiques, Héritage Montréal • Marc-André Carignan, chroniqueur en architecture • Françoise David, députée, Québec solidaire • Giovanni De Paoli, doyen de la Faculté de l’aménagement de l’Université de Montréal • L’équipe de Moment Factory • Mélissa Maya Falkenberg, journaliste • Carlos Ferreira, restaurateur • Suzanne Fortier, rectrice de l’Université McGill • Liza Frulla, membre du C.A., Conseil des arts de Montréal • Marie-Julie Gagnon, journaliste et blogueuse • Nicolas Girard, pdg, Agence métropolitaine de transport • Nicolas Girard Deltruc, directeur Festival du nouveau cinéma • Arnaud Granata, directeur des contenus Infopresse • Alexandre Grégoire, réalisateur • Michel Hellman, illustrateur et bédéiste • Michel Labrecque, ex-président, Société de transport de Montréal • Yves Lalumière, président, Tourisme Montréal • Philippe Lamarre, éditeur, Urbania • Mado Lamothe, drag queen • Eugène Lapierre, directeur, Coupe Rogers • Michel Leblanc, président, Chambre de commerce du Montréal métropolitain • Véronique Leduc, journaliste et blogueuse • Francine Lelièvre, directrice, Musée Pointe à Callière • Jonathan Lemieux, artiste et auteur • Stephen Leopold, homme d’affaires • Jean-François Lisée, député péquiste et ministre responsable de la Métropole • Frédéric Metz, designer • Lorraine Pintal, directrice Théâtre du Nouveau-Monde • Anie Sansom, maire de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension et vice-présidente du Comité exécutif de la Ville de Montréal • Monique Savoie, directrice Société des arts technologiques • Alain Simard, président Spectra • Alexandre Taillefer, président du C.A., Musée d’art contemporain • Kim Thuy, auteure • Élisabeth Vallet, professeure associée au département de géographie de l’UQAM et directrice scientifique à la Chaire Raoul-Dandurand • Cathy Wong, présidente, Conseil des Montréalaises • Adam Zinzan, designer graphique

* Les règles du jeu: Chaque membre du jury a dressé la liste des trois symboles montréalais les plus importants à ses yeux. Une première place donnait 5 points au symbole cité, une deuxième, 3 points, et une troisième, 1 point.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.