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Harout Chitilian: «Puiser dans la créativité des jeunes»

Photo: Archives Métro

Après un séjour très inspirant à New York, où il a participé à un sommet des villes intelligentes, l’élu Harout Chitilian a mille et une idées de projets susceptibles de propulser Montréal au sommet des métropoles numériques. Selon lui, il faut avant tout miser sur la créativité des jeunes. Métro s’est entretenu avec lui.

Comment s’est passé le sommet de l’Intelligent Community Forum (ICF)?
C’est un événement très très enrichissant, je reviens à Montréal avec des idées à revendre! Je suis vraiment très impressionné des initiatives de certaines villes en termes de développement numérique.

Pouvez-vous nous donner quelques exemples?
Le jeune maire de la ville ontarienne de Kingston, Mark Gerretsen, a mis sur pied des projets fantastiques qui ont permis à Kingston d’être nommée parmi les sept villes les plus intelligentes. Il a notamment profité des trois universités de la métropole pour multiplier les événements de cocréation, où des centaines de jeunes viennent développer des applications numériques et des technologies de toutes sortes. Il a aussi créé un programme d’immersion numérique pour contrer le décrochage scolaire chez les jeunes du secondaire. La municipalité de Columbus, en Ohio, a pour sa part cédé un immeuble où des jeunes et moins jeunes sont accompagnés et apprennent la fabrication de puces, de jouets intelligents et bien plus encore.

De tels projets pourraient se faire ici, à votre avis?
Certainement. Nous ne sommes pas épargnés par le décrochage scolaire. C’est déjà connu que des activités comme le sport ou le théâtre peuvent aider les jeunes à rester dans le système. Les technologies numériques peuvent aussi contribuer à contrer ce fléau. Lorsqu’on les initie, plein d’adolescents se découvrent une réelle passion pour l’analyse de données et le développement de technologies. Il faut encourager la créativité des jeunes et y puiser des idées.

Quels autres projets vous ont inspiré au sommet du ICF?
Deux villes taïwanaises, Nouveau Taipei et Hsinchu, se sont démarquées avec des outils de services aux citoyens à la fine pointe de la technologie. Elles ont élaboré une carte numérique qui permet au citoyen d’avoir accès, en temps réel, à tous les services municipaux: bibliothèques, transport en commun, sports et loisirs. Les fonctionnaires possèdent aussi des systèmes de gestion intégrée de leur ville qui permettent de suivre l’évolution de la qualité de l’air, de la température… Par exemple, s’il y a un orage, ils peuvent ajuster immédiatement le «flow» du trafic.

Ça semble très futuriste tout ça!
Oui, et il faut l’admettre, en termes de technologie, les villes asiatiques ont des années-lumière d’avance sur nous. Nous ne pouvons pas espérer atteindre ce niveau du jour au lendemain. Ça va nécessiter des investissements majeurs. Toutefois, nous sommes en avance sur elles pour ce qui est des activités de cocréation. Les technologies que nous développons à Mont­réal se font presque toutes sur une base participative.

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Vous vous êtes donné comme objectif d’obtenir la première place au palmarès des villes intelligentes en 2017. Croyez-vous que Montréal a réellement une chance?
C’est réaliste, nous sommes déjà dans le top 10. Nous avons une communauté technologique très active. Qu’il s’agisse de la nouvelle Maison Notman, un réel incubateur de «start-ups», ou du Quartier des spectacles, en passant par des dizaines d’initiatives d’incubation d’idées comme Founder Fuel, la créativité est là. Nous avons déjà réussi à percer sans qu’il y ait une réelle présence des autorités municipales pour amalgamer tous ces projets. Je crois que si nous ajoutons cet élément, nous pourrons faire encore plus et encore mieux.

Le maire Denis Coderre vous a d’ailleurs mandaté pour mettre sur pied le Bureau de la ville intelligente, qui vise à stimuler l’innovation et à rendre plus technologiques les services publics. Où en êtes-vous dans ce projet?
L’identité de la personne qui sera chef du Bureau de la ville intelligente sera connue sous peu. Je travaille avec acharnement depuis six mois à monter des inventaires de données pouvant être partagées et à recenser diverses initiatives à mettre de l’avant. C’est important pour moi de bien informer cette personne de la direction où je souhaite aller. Je vais continuer à rester très engagé dans le dossier de la ville intelligente.

Plusieurs se demandent comment vous arriverez à créer cette ville intelligente avec si peu de budget…
Il ne faut pas laisser les limites administratives ou politiques freiner nos ardeurs. Je pense que si nous avons la volonté de le faire, nous trouverons des moyens, nous serons créatifs.

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