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Peu de succès pour le service de taxi collectif

Photo: TC Media - Marie-Pier Gagné

Après avoir souvent déploré l’inaccessibilité au train de banlieue, des Prairivois se questionnent maintenant sur l’efficacité du nouveau système de taxi collectif. Instaurés à la base pour permettre aux citoyens de se rendre plus rapidement à la gare de Rivière-des-Prairies, les taxis accueilleraient seulement une douzaine de personnes par jour, depuis leur mise en service, le 13 avril.

«C’est loin d’être rentable comme service», exprime, découragé, Jean-François Rouette, résident de la rue Louise-Dechênes.

En janvier dernier, l’Informateur rapportait que plusieurs citoyens du Domaine du Ruisseau Pinel devaient marcher plus de 1,5 km pour se rendre à la gare, qu’ils peuvent pourtant voir de la fenêtre de leur salon.

Pour éviter de marcher de 30 à 45 minutes, les résidents du quartier disaient devoir emprunter un petit sentier clandestin, qui traverse le boisé du ruisseau Pinel. De cette façon, ils réduisaient le trajet des deux tiers. Toutefois, ce sentier, qui n’est pas entretenu par la Ville ni éclairé, n’était pas jugé sécuritaire par ceux qui l’utilisaient.

Chantal Rouleau, la mairesse de l’arrondissement, avait affirmé à ce moment que des discussions étaient en cours pour mieux aménager le sentier, ou de carrément en construire un nouveau sur un autre terrain.

À ce jour, aucun changement n’a été fait en ce qui concerne le sentier. Un système de taxi collectif a toutefois été mis en place, le 13 avril, pour permettre aux résidents du coin de se rendre plus rapidement et de façon plus sécuritaire à la gare.

Peu efficace
Mais, selon M. Rouette, ce service crée un nouveau problème, à la place d’en régler un.

Dans les faits, le service n’est pas disponible pour les citoyens détenant seulement leur carte «TRAIN».

Pour avoir droit au service de taxi collectif, la Société de transport de Montréal (STM) exige une carte «TRAM», qui inclut le transport en métro et en autobus, en plus du train.

«Sauf que nous, on habite juste à côté de la gare et notre quartier est vraiment mal desservi par les autobus, exprime le citoyen. On ne paiera pas 20 $ de plus par mois pour un service qu’on n’utilise jamais. Ça ne fait pas de sens.»

Maria, une autre résidente du coin, partage la même opinion.

«Je travaille au centre-ville, explique-t-elle. Je débarque du train et je suis rendue au boulot. Pour moi, ce serait complètement inutile de payer le laissez-passer «TRAM».»

C’est entre autres pour cette raison que les taxis collectifs sont «toujours vides», selon les citoyens.

«Il y a un arrêt de taxi juste devant ma maison et je ne l’utilise même pas, parce que je ne veux pas payer la «TRAM», avoue un homme, qui n’a pas voulu s’identifier. Tant qu’à payer 20$ de plus par mois pour un laissez-passer qui ne me sera pas utile, je préfère prendre ma voiture pour aller à la gare.»

Douze personnes par jour
Interrogée à ce sujet, la STM estime que le service est utilisé par une douzaine de citoyens quotidiennement.

Comme il existe 15 arrêts de taxi dans le quartier, il ne s’agit même pas d’une proportion d’un utilisateur par arrêt.

«Les données les plus récentes nous indiquent qu’il y a, en moyenne, 12 personnes qui utilisent ce service par jour, ce qui correspond à ce que nous nous attendions au départ», mentionne Amélie Régis, porte-parole de la société de transport.

Malgré cela, la STM continue de croire en l’efficacité du système.

«Ce nouveau service est un pas de plus vers l’amélioration globale du réseau dans ce secteur et nous espérons que les citoyens seront de plus en plus nombreux à l’utiliser», conclut la porte-parole.

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