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La communauté grecque d’ici surprise du résultat du référendum

Fête grecque au parc des rapides. Photo: Isabelle Bergeron

Plusieurs membres de la communauté grecque orthodoxe du Sud-Ouest, qui compte environ 150 familles de LaSalle, Verdun, Lachine et Châteauguay, sont surpris des résultats du référendum du 5 juillet, alors que les Grecs ont rejeté massivement (61,31%) le plan de sauvetage proposé par les créanciers internationaux.

«Peu de gens de notre communauté s’attendaient à ce résultat. On espère que de nouvelles propositions permettront d’améliorer la situation», a expliqué à TC Media George Tsimiklis, copropriétaire du restaurant LaSalle Drive-In et très actif au sein de la communauté.

M. Tsimiklis et plusieurs membres de la communauté locale croyaient que le Oui vaincrait, et lui qualifie le référendum d’erreur. «La question n’était pas claire et les gens pensaient que le Oui voulait dire de rester en Europe et que le Non signifiait d’en sortir».

Est-il confiant? «Personne ne connaît la suite des choses. Si le peuple croit avoir un meilleur leadership avec le gouvernement en place, on se croise les doigts», affirme celui qui est né et a grandi en Grèce, et qui a deux sœurs aînées qui habitent là-bas.

Pour les partisans du Non, le pays ne pouvait supporter une nouvelle hausse fiscale et une baisse des pensions de retraite en échange d’une prolongation de l’aide financière internationale.

Portrait inquiétant
La Grèce a une dette totale de 323 milliards d’euros. Elle était censée rembourser une partie de sa dette, soit 1,6 milliard d’euros, à l’un de ses créanciers, le Fonds monétaire international (FMI).

Le pays était déjà endetté lors de son entrée dans la zone euro dans les années 2000, mais la crise de 2008, a tout bousillé. «Comme un violent orage dans un ciel clair. Les Grecs ont commencé à retirer leur argent et à l’envoyer vers d’autres pays», explique M. Tsimiklis.

Depuis 2010, le taux de chômage est passé de 9,5% à 27% (50% chez les jeunes). Quelque 300 000 gradués universitaires ont quitté vers d’autres pays. «Des entreprises ont fermé leurs portes, trois millions de gens vivent sous le seuil de la pauvreté et plus de 7000 se sont enlevées la vie», souligne M. Tsimiklis.

Une coalition de gauche hostile à l’austérité a pris le pouvoir en janvier et son président Alexis Tsipras a décrété la tenue du référendum. «L’Europe prend les Grecs pour des numéros, mais ce sont des humains. Personne ne connaît le futur. C’est comme si on jouait à la roulette», déclare George Tsimiklis.

Des solutions?
Porte-parole de sa communauté, M. Tsimiklis souhaiterait que le gouvernement agisse auprès d’entreprises internationales qui ne paient pas leur juste part de taxes.

«Des milliardaires ont des sommes considérables dans des paradis fiscaux. Le gouvernement devrait les inciter à ramener cet argent en Grèce ou leur imposer une taxe de 10 ou 15%. Ça aurait dû être la première étape, alors qu’ils ont commencé par les gens en bas de l’échelle en coupant les salaires, les pensions et autres».

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