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Les résidents de la rue Saint-Dominique dans l’ombre et les déchets de Saint-Laurent

Photo: Collaboration spéciale/Les Amis de la rue Saint-Dominique

Exaspérés que leur rue soit considérée comme la «ruelle de Saint-Laurent», les résidents de la rue Saint-Dominique, entre l’avenue des Pins et la rue Sherbrooke, ont décidé de se regrouper en association. Leur objectif: convaincre l’arrondissement de sévir contre les incivilités et d’investir pour refaire la chaussée.

Conteneurs qui débordent, graffitis, rats et nids-de-poule: les citoyens regroupés au sein des Amis de la rue Saint-Dominique estiment que la proximité de leurs logements au boulevard Saint-Laurent leur cause de nombreux maux de tête.

«La Ville n’investit pas chez nous. Nous avons énormément de nids-de-poule. Il faut qu’on arrête de voir Saint-Dominique comme la ruelle du boulevard Saint-Laurent et qu’on la voit pour ce qu’elle est: une rue résidentielle prisée par les touristes et passants», explique Amy Lilien, porte-parole des Amis de la rue Saint-Dominique.

Selon elle, les problèmes ne manquent pas. En premier lieu, il y a les camions qui empruntent la chaussée pour faire les livraisons par la porte arrière des commerces de Saint-Laurent, à toute heure du jour et de la nuit, causant bruit et nids-de-poule.

Ensuite, les poubelles extérieures des commerces de la Main  débordent régulièrement, ce qui attire les rongeurs, tout particulièrement sur la portion entre les rues Prince-Arthur et Sherbrooke.

Lors du passage de TC Media, cinq conteneurs débordaient, sur la portion sud de la rue Prince-Arthur. «On commence à avoir des rats, il faut réagir. Un voisin en a capturé une vingtaine, l’été dernier. C’est inacceptable», continue Mme Lilien.

De plus, les fêtards qui profitent de la vie nocturne du boulevard ont tendance à utiliser Saint-Dominique comme une toilette. «Puisque l’arrière des commerces sont sur notre rue, c’est bien évident que des clients vont venir vomir et uriner sur notre rue. Nous ne sommes pas une rue normale et ça, il faut que les élus le comprennent», indique Claude Daniel, l’un des membres de l’Association.

Le résident souligne aussi que plusieurs des bâtiments du côté Est de la rue, dont la façade est sur Saint-Laurent, ont l’air d’usines désaffectées.

«Après 23 ans, on est habitué, mais ça demeure dommage», continue M. Daniel.

Pétition
Pour se faire entendre des élus, les résidents ont lancé une pétition exigeant «que l’arrondissement prenne immédiatement des mesures pour améliorer la rue et les trottoirs, ainsi que les conditions de vie sur Saint-Dominique.» Plus d’une centaine de personnes l’ont déjà signée.

Lors du conseil d’arrondissement du 6 juillet, le maire, Luc Ferrandez, a indiqué qu’il n’était pas dans ses projets de revamper la rue. «Le problème, c’est que beaucoup des accès des magasins sur Saint-Laurent se font par Saint-Dominique. Tant que cette situation perdurera, il y aura des camions lourds, il y aura de gros trous. Actuellement, même si on refaisait la rue, ça serait à refaire dans deux ans. On peut envisager d’interdire les gros camions et permettre seulement les plus petits, ce qui diminuerait les problèmes» a indiqué le maire Ferrandez.

Pour les questions de propreté et de camionnage en dehors des heures prévues, il a toutefois mentionné que l’arrondissement pourrait sévir dès maintenant avec ses inspecteurs.

Une baisse de la criminalité selon le SPVM
Toutefois, pour la question des incivilités et crimes que les résidents disent observer tous les fins de semaine dans Milton-parc, notamment sur Saint-Dominique, le commandant du poste de quartier 38 du Service de police de la ville de Montréal, Christian Cloutier, affirme qu’il y a eu une baisse significative de la criminalité pour le mois de juin, par rapport à 2014. Les crimes contre la personne, par exemple, ont chuté de moitié, passant de 156 à 87.

«J’ai une nouvelle équipe de 10 patrouilleurs à vélo qui arpente, depuis mai, le boulevard Saint-Laurent, les rues Clark et Saint-Dominique», assure M. Cloutier.

Des appuis
La directrice générale de la Société de développement du boulevard Saint-Laurent (SDBSL), Tasha Morizio, dit prendre la situation très au sérieux. D’ailleurs, l’organisme et la nouvelle association ont déjà tenu une première rencontre afin de trouver des solutions.

Les organisateurs du festival Mural, du boulevard Saint-Laurent, dont plusieurs fresques ornent la rue Saint-Dominique, ont aussi signé la pétition. «Nous avons tous signé la pétition et j’essaie de convaincre notre conseil d’administration de voter 300$ pour que les Amis de la rue Saint-Dominique puissent imprimer des pancartes « rue résidentielle »», continue Mme Morizio, assurant être en communication constante avec Mme Lilien.

Les Amis demandent aussi un verdissement de Saint-Dominique, à l’aide, notamment, de saillies.

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