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Maison incendiée abandonnée: le propriétaire mis en demeure

Photo: Sylvain Ryan/TC Media

Plus d’un an après qu’un incendie ait complètement ravagé un immeuble de la rue Godin, à Verdun, l’arrondissement a mis en demeure le propriétaire afin de le contraindre à nettoyer les lieux, laissés à l’abandon depuis. Une nouvelle qu’attendent depuis longtemps les voisins, inquiets et découragés.

«Il était temps que la ville agisse. Je suis tellement inquiète pour les enfants qui jouent sur le site, raconte Nathalie, une voisine. Sans compter que c’est rempli de ratons-laveurs, de mouffettes et de rats de 20 centimètres de long.»

«On a tout perdu lors du premier incendie, imaginez si le feu reprend là-dedans. J’espère que le propriétaire ne se remontrera plus jamais le nez ici, s’il savait tous les dommages qu’il nous a causés», ajoute-t-elle.

En mars 2014, l’immeuble situé au 818 rue Godin, alors en rénovations, a été réduit en cendres. Le propriétaire, Charles Anderson, s’est ensuite volatilisé, laissant le terrain dans un état déplorable.

Cet été, avant les vacances de la construction, l’arrondissement de Verdun a sommé M. Anderson de nettoyer les débris avant le 17 août. S’il n’obtempère pas, l’arrondissement procédera au nettoyage aux frais au propriétaire.

«Si le terrain a paru laissé à l’abandon pendant un certain temps, c’est dû à la tenue d’enquêtes sur les causes de l’incendie, affirme Jude Bergeron, chargé de communication à Verdun. Le propriétaire a aussi été très difficile à trouver, car il se faufilait comme une anguille. Mais on a réussi à la retracer et la mise en demeure lui a été signifiée par huissier.»

Un dépotoir à ciel ouvert
Là où se tenait le triplex, il ne reste plus qu’une montagne de bois, de pans de mur, de verres, de plastique et de métal. L’endroit est devenu un véritable dépotoir, de nombreux déchets et sacs de poubelles traînant par-ci, par-là.

Un escalier qui ne mène nulle part se dresse au milieu de la place, facilement accessible aux nombreux adolescents qui en ont fait leur terrain de jeux. Le site est clôturé sur la rue Godin, mais on peut aisément y accéder par la ruelle à l’arrière.

Walter Wong, le voisin immédiat de l’ancien immeuble, a tenté à maintes reprises de joindre M. Anderson sans succès depuis qu’il a repris possession de son appartement en mai 2015.

Le mur mitoyen entre les deux édifices, qui a tenu le coup, est fortement endommagé. Lors de la visite de TC Media, une pluie battante avait causé une infiltration d’eau dans son sous-sol.

«Comme le mur ne m’appartient pas, ça me coûterait 10 000$ pour le rebâtir. Les assurances ne couvriront pas ces travaux. L’arrondissement a envoyé un inspecteur, et il m’a dit qu’il ne pouvait rien faire tant que le site ne sera pas nettoyé. Je croise les doigts pour ne plus avoir de problèmes après. »

Il se rappelle comme si c’était hier de l’explosion qu’il a entendu de l’autre côté du mur, avant de voir de grandes volutes de fumée noire envahir son sous-sol. « La police n’a jamais voulu me dire comment avançait l’enquête. Le propriétaire avait chassé tous les locataires depuis plusieurs mois. C’est louche.»

Contacté par TC Media, le Service de police de la Ville de Montréal indique que l’enquête a été classée non-solutionnée. «Le bâtiment est une perte totale, donc les enquêteurs n’ont pas été en mesure de déterminer si l’incendie était de nature criminelle ou accidentelle », a spécifié le relationniste Jean-Pierre Brabant.

L’arrondissement n’a pas établi d’échéancier pour le nettoyage du terrain si jamais le propriétaire ne rencontre pas ses obligations.

TC Media n’a pas été en mesure de joindre le propriétaire de l’immeuble.

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