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Un jugement qui coûtera cher aux arrondissements

Photo: Collaboration spéciale / Ville de Montréal)

Un jugement pourrait coûter plusieurs milliers de dollars aux arrondissements de Montréal et remet en question le plan de réduction de la main-d’œuvre de la Ville.

Dans un jugement qui se penchait sur un cas dans l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville, l’arbitre de grief Diane Lemieux a tranché, le 10 juillet dernier: si un arrondissement a choisi de ne pas combler un poste de col bleu à la suite d’un départ à la retraite, il ne peut pas compenser en donnant le travail à des auxiliaires. La convention collective des cols bleus de Montréal l’interdit formellement, a-t-elle précisé.

Si un arrondissement a toujours besoin du travail d’un col bleu pour un service précis après le départ à la retraite d’un employé, l’arrondissement se doit de combler le poste avec un employé permanent.

Le maire de l’arrondissement du Sud-Ouest, Benoît Dorais, a toutefois fait part lundi, lors du conseil municipal, que cette décision, qui aura selon lui une incidence sur tous les arrondissements, lui en coûtera au moins 300 000$ de frais.

En effet, en 2014, la création du Plan quinquennal de la main-d’œuvre (PQMO) demandait aux arrondissements d’abolir un poste sur deux laissé vacant dans le cas notamment d’un départ à la retraite. Les calculs ayant été faits en fonction de ce plan, «pour respecter le jugement, je dois maintenant revoir combien il y a de cols bleus qui travaillent par case horaire pour l’année 2016», explique M. Dorais.

«Ça veut dire revoir les conventions collectives ou faire un travail de fond sur l’abandon de certaines activités, a quant à lui ajouté le chef de Projet Montréal, Luc Ferrandez. Si on veut maintenir l’activité [après un départ à la retraite], par exemple de propreté ou de déneigement, on ne peut pas confier à un auxiliaire.»

Le jugement a imposé à l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville d’embaucher un col bleu permanent après le départ à la retraite d’un col bleu. L’arrondissement avait plutôt embauché, jusqu’à tout récemment, 14 auxiliaires pour faire son travail. La juge Lemieux a imposé à l’arrondissement de payer de façon rétroactive au 18 août 2014 le salaire de ce fonctionnaire qui sera nouvellement en poste.

«La prétention que nous avions de réduire les ressources avec les conventions collectives que nous avons était fausse.» – Luc Ferrandez, chef de Projet Montréal

Luc Ferrandez, maire de l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, estime que son arrondissement, qui devra faire de même, pourrait devoir débourser 100 000$ pour les postes qu’il avait choisi de ne pas combler dans la dernière année.

«L’erreur de l’administration Coderre va couter aux Montréalais des centaines de milliers de dollars pour du travail qui n’a pas été réalisé, tout ça parce qu’on ne s’est pas donné la peine de lire les conventions collectives», a déploré Guillaume Lavoie de Projet Montréal.

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