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Luc Ferrandez: une figure polarisante sur les réseaux sociaux

Photo: Collaboration spéciale

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La publication d’une photo du maire du Plateau-Mont-Royal dans un magasin de jouets à grande surface de Laval n’était que la dernière salve d’une lutte impitoyable entre les pros et anti-Luc Ferrandez.

La photo controversée a été publiée le 1er novembre par l’Association des commerçants et résidents du Plateau-Mont-Royal (ACRPMR), un groupe actif sur Facebook.

Sans dévoiler son nom, l’un des administrateurs s’est dit mal à l’aise avec la publication de la photo de M. Ferrandez au Toys R’ Us de Laval.

«C’est un autre administrateur qui a mis ça et j’ai trouvé que c’était peu élégant. Toutefois, on est un groupe organique, ça peut arriver. Cependant, ça souligne que M. Ferrandez ne prêche pas toujours pour sa paroisse», explique l’administrateur.

Nonobstant ce malaise, l’ACRPMR n’est habituellement pas tendre envers le maire Ferrandez. Utilisant un vocabulaire parfois virulent, des habitués de la page qualifient le chef intérimaire de Projet Montréal de «roitelet», d’«idéologue» et de «gourou», dénonçant le «sectarisme» et la «politicaillerie» qui règneraient à la mairie du Plateau. On y fait également un rapprochement entre les politiques de stationnement ou d’apaisement de la circulation et les difficultés économiques de certaines artères commerciales.

Selon l’administrateur, Luc Ferrandez pourrait rassembler, mais choisi plutôt de polariser.

«Il a des talents exceptionnels d’orateur. Il pourrait être rassembleur et parfois reculer sur certains projets lorsqu’il voit la grogne», offrant en exemple l’intransigeance dont il ferait preuve dans le dossier des vignettes de stationnement réservé aux résidents.

La lutte sur les médias sociaux
L’ACRPMR n’est pas seule à critiquer vertement M. Ferrandez sur les réseaux sociaux. Le Comité des résidents et gens d’affaires du Petit Laurier a aussi lancé sa page, en réaction à l’apparition au printemps de nouvelles zones de stationnement réservé aux résidents.

«Les citoyens jouent le rôle d’opposition. C’est sain pour la démocratie, dans un contexte où le conseil d’arrondissement est exclusivement formé de gens de Projet Montréal. Il n’y a personne parmi les élus pour remettre en question les décisions de l’administration», souligne Michel Pozé, l’un des militants du regroupement.

Ce dernier a d’ailleurs interpellé le maire et son parti lors du dernier conseil d’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, le 2 novembre.

«Certains de vos militants collent des pancartes dans nos vitrines et appellent au boycottage de petits commerces locaux indépendants. L’ambiance est vraiment devenue mauvaise dans le Petit Laurier», a-t-il indiqué, demandant au maire de mettre ses troupes au pas.

Les contents du Plateau
De l’autre côté du spectre, les pro-Ferrandez, eux, se disent lésés par la couverture médiatique. Pascal Henrard, un résident du quartier, a décidé de contre-attaquer avec sa propre page Facebook: l’Association des citoyens contents du Plateau-Mont-Royal.

«Les médias se font l’écho d’une certaine grogne, mais autour de moi, un seul de mes voisins est mécontent. Moi, je demeure dans le Mile End et on est satisfait des mesures qui ont amélioré notre qualité de vie», raconte M. Henrard, un sympathisant du parti du maire qui assure ne pas détenir de carte de Projet Montréal.

«Je ne suis pas toujours d’accord avec toutes les décisions, mais les élus, ça sert à prendre des décisions à notre place, parce qu’ils ont une vision d’ensemble que nous n’avons pas toujours», continue M. Henrard.

D’autres partisans des mesures de l’administration du maire utilisent plutôt la satire pour manifester leur appui.

Ainsi, le groupe Parrainez un-e Plateaumontais-e écrit avec dérision sur sa page Facebook qu’un «véritable drame se joue sous nos yeux, le régime tyrannique du maire Ferrandez a fait de ce paradis commercial un véritable cauchemar piétonnier». Les collaborateurs demandent également à François William Croteau, maire de l’arrondissement de Rosemont-La Petite-Patrie, de fixer l’objectif d’accueillir au moins 100 réfugié-e-s supplémentaires du Plateau-Mont-Royal pour le reste de l’année 2015.

À la dernière séance du conseil d’arrondissement, Luc Ferrandez s’est dit ouvert à former un comité d’élus et de citoyens afin de trouver des solutions pour ramener la bonne entente dans le quartier.

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