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Utiliser des plantes pour décontaminer les sols

Photo: F. Pitre /Collaboration spéciale

Une douzaine de chercheurs de l’Université de Montréal (UdeM) tenteront de décontaminer quatre hectares de terrain situé dans l’est de Montréal en utilisant un processus alternatif et écologique à la décontamination traditionnelle: la phytoremédiation.

«Ce procédé décontamine les sols pollués en utilisant différentes sortes de plantes en combinaison avec des champignons et des bactéries, explique Michel Labrecque, directeur par intérim de l’Institut de recherche en biologie végétale (IRBV) de l’UdeM. Cela fait plus de 20 ans que l’institut étudie cette méthode.»

Le maire de Montréal, Denis Coderre, a annoncé le 20 novembre un investissement de 780 000$ sur quatre ans dans l’IRBV de l’UdeM. Cette initiative s’inscrit dans la stratégie de développement économique de la ville qui mise notamment sur la création d’un pôle entièrement dédié à la chimie verte.

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Récolte de la biomasse en fin de saison sur un site contaminé de la ville de Varennes.

Grâce au projet Genorem, lancé en 2011, qui vise à améliorer les techniques de phytoremédiation, l’Université de Montréal est devenue une référence mondiale dans ce domaine. L’IRBV a d’ailleurs déjà réalisé des essais en phytoremédiation sur des terrains pollués de la ville de Varennes, du Sud-Ouest et sur le site de l’ancien Technoparc et considère, qu’en plus d’embellir des terrains qui laissent souvent à désirer, cette technique a déjà fait ses preuves.

Une méthode «verte» moins coûteuse
La méthode de décontamination la plus utilisée au Québec consiste à excaver les sols contaminés, les mettre dans des camions, pour ensuite les enfouir ailleurs ou les traiter.

«La phytoremédiation est beaucoup moins coûteuse que la dépollution classique, affirme M. Labrecque. Excaver et aller enfouir ça ailleurs ne fait que déplacer le problème en plus d’être onéreux.»

Le fait que ce processus ne nécessite aucun déplacement des sols contaminés permet d’économiser des millions de dollars sur un seul hectare de terrain selon le chercheur.

Ce procédé est toutefois beaucoup plus long que la décontamination par excavation.

«La première étape de cet essai sera de déterminer quels types de contaminants se trouvent dans le sol et ensuite, découvrir quelles combinaisons de plantes seront les plus efficaces pour décontaminer ces sols», explique M. Labrecque.

Dépendamment du type de résidus contenus dans le sol, la longueur de l’opération varie. Les résidus de pétrochimie et d’hydrocarbures peuvent être éliminés plus rapidement que les résidus de métaux.

«Dans l’est de Montréal, la décontamination de quatre hectares de sol devrait se faire sur un horizon d’un peu plus de dix ans», soutient M. Labrecque.

Les chercheurs de l’UdeM seront sur le terrain dès le printemps 2016.

Vendredi dernier, la ville a également annoncé la création d’un partenariat avec l’école Polytechnique afin qu’une Chaire de recherche sur la valorisation des matières résiduelles soit créée.

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Traitement de phytoremédiation qui implique plusieurs espèces de végétaux sur une zone d’entreposage à Drummondville.

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