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Des CPE sur la corde raide

Photo: Audrey Gauthier/TC Media

Déjà affaiblis par les réductions de subventions au cours des dernières années, des Centres de la petite enfance (CPE) craignent d’être complètement assommés par les coupes de 120 M$ annoncées pour l’année 2016-2017.

Au CPE Les Crayons magiques, le manque à gagner se chiffre à 55 000$ pour l’année 2015-2016 sur un budget annuel de 970 500$, précise la directrice générale, Isabelle Jacob. Pour pallier au manque à gagner, l’horaire des éducatrices a été baissé à 32 heures par semaine et l’organisme termine son année financière en déficit. Pour l’année prochaine, la directrice estime devoir faire face à une compression d’environ 85 000$.

«Ça représente le salaire d’environ trois éducatrices. Nous ignorons si nous allons pouvoir maintenir les services de notre conseillère pédagogique ou si nous devrons diminuer nos services auprès des enfants avec des besoins particuliers», indique Mme Jacob.

Moins de sorties

Au CPE l’Escargot, la directrice a réorganisé l’horaire de ses employés, diminué les heures de l’entretien ménager et baissé le nombre de journées pédagogique et de sorties.

«Nous avons de moins en moins de places où couper. Les sorties risquent de complètement disparaître. Nous devrons faire des choix, notamment sur le renouvellement du matériel éducatif ou les programmes pédagogiques», explique Lyne Allaire, la directrice générale.

Devant toutes ces compressions, les deux responsables confirment qu’il y aura nécessairement un impact sur les enfants.

Mobilisation
Face à la succession des compressions, les responsables ont décidé de participer aux différentes mobilisations nationales, mais également de faire de la sensibilisation localement.

Au CPE Les Crayons magiques, les actions ont commencé la semaine du 11 janvier, notamment par l’envoi massif de courriels aux parents ainsi que de publications sur Facebook. Une bannière a également été installée à l’entrée du centre.

«Nous allons participer à la manifestation nationale du 7 février qui se déroulera au centre-ville de Montréal», annonce Mme Jacob.

Parmi les moyens mobilisateurs soulevés par les deux CPE, on note également des fermetures temporaires.

Ce qu’ils ont dit
Le Progrès Saint-Léonard est allé à la rencontre de parents pour connaître leur avis sur les compressions dans les CPE.

  • «Ils ont fait un miracle avec ma fille. Je le vois tous les jours, notamment dans son comportement. Les enfants sont plus polis et moins agressifs. C’est une belle garderie et je veux la garder. Il faut que la ministre de la Famille se réveille», indique Sabrina Francoeur, mère d’une fille de trois ans.
  • «Ils aident à l’évolution des enfants. Ma fille a deux ans et elle commence à parler et à être propre grâce à leur aide. Les coupes provoquent de graves conséquences. Nous avons besoin des CPE», lance Jacky Poulin.
  • «Grâce aux programmes de mon CPE, ma fille progresse bien. Je suis inquiet, car il y aura un impact sur la qualité des services et sur le personnel. Peut-être que ma fille perdra son éducatrice», s’alarme Mahjoub Sahili, père d’une jeune fille atteinte de trisomie 21.

À lire aussi: Compression de 120 M$: des projets de nouveaux CPE en péril

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