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800 taxis contre Uber à l’aéroport

Les chauffeurs de taxi manifestent contre le transporteur Uber de la Place Vertu à Saint-Laurent à l'aéroport de Montréal à Dorval, le mercredi 10 février 2016. Photo: Johanna Pellus/TC Media


Des centaines de taxis ont convergé vers l’aéroport de Montréal mercredi matin, après s’être réunis Place Vertu à Saint-Laurent dès 7h. Avec cette action, les chauffeurs souhaitaient dénoncer l’inaction du gouvernement du Québec face au transporteur Uber.

«Les chauffeurs et propriétaires de taxis et limousines paient 2,5 M$ par année pour avoir le droit de prendre des clients à Montréal-Trudeau. Aéroports de Montréal laisse ces transporteurs leur voler une clientèle qui leur a pourtant été garantie par contrat», accuse le porte-parole du Regroupement des travailleurs autonomes Métallos (RTAM-Métallos), Benoit Jugand.

La manifestation a engendré peu de perturbations, malgré une opération escargot sur la voie de service de l’autoroute Côte-de-Liesse, depuis le boulevard de la Côte-Vertu à Saint-Laurent.

Arrivés à Dorval vers 9h, les taxis ont été dirigés par le SPVM dans le bassin de l’aéroport, le stationnement qui accueille habituellement les taxis en attente de passagers.

Leurs véhicules alors immobilisés, les chauffeurs de taxi sont allés à pied devant le terminal des arrivées manifester leur mécontentement contre Uber. Ils sont restés à l’aéroport pendant environ deux heures avant de quitter les lieux.

Aéroport «en otage»
Aéroports de Montréal estime que les taxis les ciblent pour une raison incompréhensible, alors que «l’application Uber n’est pas disponible dans l’aérogare».

«Nous déplorons que l’industrie du taxi nous prenne en otage dans cette manifestation, quand, en fait, nous faisons tout pour respecter la réglementation en vigueur», précise la vice-présidente des Aéroports de Montréal, Christiane Beaulieu.

Malgré tout, les chauffeurs de taxi avancent que les chauffeurs d’Uber ont des astuces pour «prendre» des clients à l’aéroport.

«Les Montréalais peuvent demander des courses pour se rendre à l’aéroport et sont des milliers à utiliser le covoiturage urbain pour s’y rendre», a précisé par courriel le porte-parole d’Uber Canada, Jean-Christophe de Le Rue.

Pour le SPVM, tout s’est bien déroulé. «Ils se sont stationnés à un endroit que l’on a déterminé ensemble, ils ont marché sur le trottoir», a fait savoir le commandant Ian Lafrenière.

Uber réagit
«Il est dommage de voir qu’encore une fois le maire Coderre veut protéger les intérêts du monopole de l’industrie du taxi et refuse d’écouter la volonté des Montréalais qui ont clairement indiqué leur désir d’avoir des options alternatives de transport sécuritaires, fiables et abordables», a fait savoir par voie de communiqué le porte-parole d’Uber Canada, M. de Le Rue.

Uber soutient que «20 000 Montréalais téléchargent l’application Uber pour une première fois sur leur téléphone intelligent chaque mois» et que l’application a créé «l’équivalent de plus de 1 500 emplois à temps plein a été créé à Montréal au cours de la dernière année».

Afin d’opérer légalement un taxi à Montréal, un propriétaire doit faire l’acquisition d’un permis dont la valeur peut atteindre les 200 000 $. De son côté, un chauffeur UberX ne doit débourser qu’un pourcentage de la valeur de la course qu’il effectue.

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