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Des organismes québécois dénoncent une motion contre le boycott d’Israël

Photo: Mario Beauregard/Métro

Une trentaine d’organismes québécois ont dénoncé dimanche une motion conservatrice condamnant la promotion du boycott économique d’Israël, sur lequel la Chambre des communes doit se prononcer lundi.

Cette motion serait une attaque contre la liberté d’expression, selon ces organismes, notamment la Ligue des droits et libertés, la Fédération des femmes du Québec, le parti Québec Solidaire et plusieurs syndicats. Ils appuient «le droit pour tout citoyen de critiquer, par des moyens pacifiques, les politiques de tous les pays, y compris Israël».

«Nous avions imaginé qu’avec le nouveau gouvernement, les actions voulant faire taire les voix dissidentes dans la société civile étaient terminée. Mais malheureusement, il y a des signes que les libéraux veulent y donner suite», a déploré Marc-Édouard Joubert, représentant du Conseil régional du Montréal métropolitain de la FTQ.

En effet, le ministre des Affaires étrangères, Stéphane Dion, a indiqué en chambre que le gouvernement soutiendrait la motion. Le Nouveau parti démocratique et le Bloc québécois ont pour leur part annoncé qu’ils se prononceraient contre.

«Que, étant donné l’amitié et les relations économiques et diplomatiques de longue date qui unissent le Canada et Israël, la Chambre rejette la campagne du mouvement Boycott, désinvestissement et sanctions (BDS), qui encourage la diabolisation et la délégitimation de l’État d’Israël, et prie le gouvernement de condamner toute tentative de la part d’organismes, de groupes ou de particuliers du Canada de promouvoir le mouvement BDS, ici et à l’étranger.» – texte de la motion déposée jeudi dernier par le député Tony Clement

La campagne Boycott, désinvestissement et sanctions (BDS) a été lancée par des membres de la société civile palestinienne et soutenue par plusieurs groupes dans le monde. Elle utilise des moyens économiques, notamment le boycott de produits israéliens, pour tenter de mettre fin aux politiques d’occupation et de colonisation du gouvernement israélien.

Les conservateurs qualifient le mouvement d’«antisémite», ce que nient vigoureusement ses porte-parole. «Ils utilisent le vieux mensonge que BDS est antisémite pour éviter toute discussion sur l’occupation illégale des territoires palestiniens», a évalué Bruce Katz, représentant de Voix juives indépendantes.

David Ouellette, directeur associé aux affaires publiques pour le Centre consultatif des relations juives et israéliennes (CIJA), se réjouit pour sa part de cette motion. «Cette campagne discriminatoire tente de simplifier à outrance un conflit complexe et faire porter tout le fardeau de ce conflit aux seuls Israéliens, a-t-il estimé. Son but n’est pas d’obtenir la paix, mais de court-circuiter le processus de négociation qui est le seul moyen de résoudre le conflit.» M. Ouellette a par ailleurs souligné que cette motion n’empêcherait pas les militants de poursuivre leurs activités.

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