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La saison du nid-de-poule est ouverte

A pothole is seen on St. Paul street Friday, March 18, 2016 in Montreal. An annoying sign of spring — the dreaded pothole — is testing the patience of Canadian drivers this year while also creating a financial bonanza for auto repair shops. THE CANADIAN PRESS/Ryan Remiorz Photo: THE CANADIAN PRESS

MONTRÉAL – Avec les variations soudaines de températures et les pluies abondantes de cette semaine, le nid-de-poule aura la cote ce printemps. Et les garagistes en auront plein les bras.

Jantes déformées, pneus fissurés, suspensions défoncées, désalignement sérieux: l’automobiliste en sera quitte pour une bonne colère contre «la Ville» et une facture salée chez le carrossier — entre 200 et 500 $, selon la gravité de la blessure… ou la profondeur du nid.

Jack Bayramian, propriétaire du Garage Décarie, à Montréal, admet qu’environ 30 pour cent de ses revenus annuels sont une gracieuseté des nids-de-poule. Et son collègue Ben Lalonde, d’Ottawa, soutient que 2016 sera probablement la pire depuis une douzaine d’années côté nids-de-poule.

On ne tient pas de statistiques sur l’industrie du nid-de-poule au Canada. Aux États-Unis, un sondage mené par l’American Automobile Association (AAA) suggère que les automobilistes dépensent 3,0 milliards $ US chaque année en moyenne en frais de réparations pour des dommages causés par les nids-de-poule. Le CAA, petit frère canadien de l’AAA, doit mener son propre sondage cette année.

Même si certains garagistes remercient chaque printemps la manne des nids-de-poule, d’autres, amoureux de la voiture bichonnée et de la sécurité du client, déplorent que cette dépense inattendue vienne souvent rogner sur le budget d’entretien général.

Si la facture ne dépasse pas trop la franchise de l’assurance, la plupart des automobilistes paieront de leurs poches les réparations nids-de-poule, pour ne pas envenimer leur dossier. Certains autres auront le coeur bien accroché et intenteront aussi une poursuite contre leur municipalité. Pour plusieurs grandes villes canadiennes, printemps rime en effet avec plaintes citoyennes pour nids-de-poule, qui seraient parmi les plus fréquentes de toutes.

«Le tableau est particulièrement noir cette année», admet Bryden Denyes, un responsable du pavé à Ottawa. La Ville a colmaté 51 000 nids-de-poule jusqu’ici cette année, contre 20 200 à la même époque l’an dernier, mais un peu moins qu’il y a deux ans. L’hiver très rigoureux de l’an dernier avait amené moins de gels-dégels — 11 cycles, contre 28 cette année.

Lionel Perez, conseiller municipal de Montréal responsable notamment des Infrastructures, explique que la lutte aux nids-de-poule est constante, surtout dans une ville qui a négligé les investissements dans ses artères.

Une consolation? Edmonton enregistre depuis neuf ans 455 000 nouveaux nids-de-poule chaque année en moyenne.

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