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Montréal-Nord: la Fraternité des policiers dénonce les ordres reçus

Photo: FELIX O.J. FOURNIER / TC Media

La Fraternité des policiers et policières de Montréal (FPPM) affirme n’avoir «pas du tout apprécié» de «recevoir l’ordre de rester les bras croisés» lors des débordements qui ont touché Montréal-Nord le 6 avril.

Dans une lettre ouverte adressée à Denis Coderre, Yves Francoeur, président de la FPPM affirme que «le saccage du 6 avril dernier survenu à Montréal-Nord et le suivi que nous en avons fait sur le terrain nous ont une fois de plus laissés perplexes quant aux politiques de la Ville en matière de sécurité publique».

Au lendemain de ces émeutes, Anie Samson, responsable de la sécurité publique à la Ville, expliquait sur plusieurs tribunes qu’une décision avait été prise pour «la sécurité de la population». «Une intervention aurait fait le jeu des casseurs et cela aurait pu dégénérer», expliquait la mairesse de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension, soutenue lundi par Denis Coderre.

«On a travaillé pour sauver les citoyens avant tout», expliquait le maire, en félicitant la stratégie policière malgré les dégâts matériels.

«Responsables de la sécurité de la population»
Cette décision a néanmoins récolté quelques critiques. Dans cette lettre, datée du 11 avril, la FPPM, qui représente 4500 membres du Service de police de la ville de Montréal, souligne le saccage du poste de quartier 39 ainsi que les actes de vandalisme qui ont touché plusieurs commerces alors que «l’état-major a ordonné à nos membres de ne pas intervenir».

«Sachez que les policiers et policières n’ont pas du tout apprécié recevoir l’ordre de rester les bras croisés, ni devoir répondre aux commerçants et aux citoyens qui leurs demandaient de faire cesser le saccage qu’ils avaient mandat de ne rien faire. Les policiers et policières de Montréal se sentent responsables de la sécurité de la population et estiment que la loi doit également y être applicable».

«Un mauvais message aux criminels»
La FPPM indique également dans sa lettre que la «sous-intervention répétée mine le sentiment de sécurité de la population tout en lançant le mauvais message aux criminels, qui se sentent couverts d’impunité». Elle précise aussi qu’une quarantaine d’appels au 911 en lien avec le saccage sont demeurés sans réponse.

«L’accumulation de renoncements à faire appliquer les lois les plus essentielles peuvent mener à la formation de zones de non-droit, qui, une fois formées, sont difficiles à ramener vers la normalité», reprend Yves Francoeur.

«Nous ne croyons pas qu’il s’agisse d’un service à rendre à ces citoyens et citoyennes que de baisser les bras face à la criminalité sous prétexte de ne pas heurter les susceptibilités», conclut cette lettre disponible sur le site de la FPPM.

Au total, six voitures ont été incendiées durant ces débordements, quatre autre véhicules de citoyens ont été endommagés, tout comme trois voitures de police. Six commerces ont également été vandalisés.

L’équipe Coderre, que TC Media a contactée au sujet de cette sortie de la FPPM, n’a pas émis de commentaires pour le moment.

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