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Francisation: la lecture de contes comme outil d’apprentissage

Des étudiants pour le cours de francisation lisent des histoires à des élèves du primaire. Photo: TC Media/Isabelle Bergeron

Dans Parc-Extension, un partenariat entre les classes de maternelle de l’école Camille-Laurin et le Centre de francisation William-Hingston permet chaque semaine à des immigrants d’utiliser de nouveaux mots en faisant la lecture aux tout-petits.

Les classes de Mme Nathalie et de Mme Isabelle étaient tapissées de coqs bigarrés et de légumes locaux lors de la visite de Mavish Kashan et Temina Noman, des Pakistanaises inscrites depuis plus de neuf mois au cours du centre de francisation.

«Voyez-vous le canard à bicyclette?» demande posément Mme Kashan à la dizaine de bouts de chou installés à ses pieds.

Les deux conteuses pratiquaient depuis quelques jours leur prononciation et leur interprétation de l’histoire qu’elles avaient choisie. Leur passage dans ces classes de maternelle fait partie de leur enseignement au Centre William-Hingston.

Alors que Mme Noman se disait nerveuse de prendre la parole en français pour la première fois devant un groupe, Mme Kashan était bien détendue.

«J’ai été enseignante au Pakistan pendant 10 ans, j’ai l’habitude. C’est la première fois que je retourne dans une classe», affirme-t-elle.

Premier public
Pour ces apprentis lecteurs, il n’y a pas meilleur public que les classes multiculturelles de Parc-Extension.

«C’est bien, parce que les enfants de cet âge-là ne jugent pas. Ils sont là pour s’amuser et écouter l’histoire», explique Carol Girard, animateur responsable de l’activité.

Le niveau de connaissance de la langue française des petits est d’ailleurs souvent le même que celui des étudiants du Centre William-Hingston.

«Pour les animaux de la ferme, ils comprennent bien. Quelques-uns parlent déjà français parce que leurs parents sont installés ici depuis des années, mais d’autres ne connaissent pas un mot en entrant ici», explique l’enseignante Isabelle Pipon.

Mme Kashan et Mme Noman sont mères, respectivement de deux et trois enfants. À la maison, l’anglais et l’ourdou l’emportent sur le français.

«Je choisis de leur parler en anglais, parce qu’à l’école, ils parlent français. Mais quand je parle français, ils m’encouragent et me corrigent aussi, pour m’aider», raconte Mme Kashan.

Cette dernière poursuit aussi des études en psychologie. Elle aimerait redevenir enseignante à Montréal. Quant à Mme Noman, elle a besoin de ses cours de français afin de travailler comme secrétaire.

Une douzaine d’élèves participent à l’activité de lecture chaque session.

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