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Des villes sous l’influence des technologies

Montreal over river at sunset Photo: Getty Images

Les nouvelles technologies changent le mode de vie de ceux qui les adoptent et influencent du même coup les villes dans lesquelles ils vivent.

«Nos villes doivent s’adapter au mode de vie de leur citoyen», a insisté mardi, lors d’une table ronde au New Cities Summit à Montréal, le responsable du développement de la Ville économique du roi Adballah, située en Arabie Saoudite, Fahd el-Rasheed. Malgré ses responsabilités, ce dernier a dit ignorer de quoi aura l’air la ville du 21e siècle devant l’émergence de l’économie de partage et l’arrivée prochaine de la voiture autonome.

Puisque les technologies sont enclines à isoler leurs propriétaires, les villes doivent s’assurer d’offrir des espaces publics pour que leurs citoyens puissent se rassembler, croit le professeur de l’Université de New York, Arun Sundararajan.

«Les citadins sont généralement les personnes les plus seules, a-t-il expliqué. L’entreprise pour laquelle ils travaillent est devenue leur lieu de rencontre. Puisque la façon de travailler change, nous devons pensez aux villes pour qu’elles puissent faciliter les rassemblements de citoyens sinon ils seront déconnectés.»

L’auteur canadien Chris Turner a abondé dans le même sens en soulignant que la qualité de vie à Copenhague est parmi les meilleures du monde en raison de la multiplication de ses espaces publics de rencontre.

«La plus grande erreur que nous avons faite dans les 50 dernières années, c’est de bâtir nos villes en fonction des voitures plutôt que des personnes, a dit M. Turner. Ça ne veut pas dire que les voitures sont mauvaises, mais planifier nos villes pour l’utilisation des voitures a été un désastre.»

Le défi est d’autant plus grand pour les villes puisqu’elles se livrent une féroce compétition pour attirer des capitaux, mais aussi de nouveaux citoyens, a mentionné M. El-Rasheed.

«[Interagir avec d’autres personnes] est un besoin physiologique. Nous devons planifier nos villes pour qu’elles encouragent toute forme de rencontre, puisque les technologies ont tendance à nous éloigner des structures communautaires que nous avons construites au cours des 50 dernières années.» –Arun Sundararajan, professeur de l’Université de New-York

Des technos qui rassemblent

WeHost
Pour aider les réfugiés syriens à se loger à la suite de leur arrivée massive au Canada, un groupe de six Montréalais a créé l’application WeHost. «Nous incitons tous ceux qui ont une chambre libre ou un sous-sol vide à s’inscrire», a dit la cofondatrice, Jenviev Azzolin. Cette dernière a expliqué que des bénévoles orchestrent la première rencontre et jouent les traducteurs si c’est nécessaire. Grâce à l’application WeHost, jusqu’à 1000 Canadiens ont rénové leur propriété pour accueillir des réfugiés syriens, d’après Mme Azzolin.

Budget participatif
Pour encourager la participation citoyenne, The Participatory Budgeting Project (PBP) incite les communautés à transmettre aux autorités leurs besoins lors de l’élaboration de budget participatif. «Ça change les quartiers et ça change les villes», a dit le cofondateur de l’organisme, Josh Lerner. Des nouvelles technologies, comme une application de messagerie texte, sont utilisées pour rejoindre ceux qui en général ne participent pas au processus démocratique. Seize villes présentent des budgets participatifs avec l’aide de PBP.

Une adresse pour tous
Avec l’application What3words, la Terre est découpée en 57 000 milliards de 3m2. Chaque zone est identifiée par trois mots du dictionnaire. «Nous prenons souvent pour acquis nos adresses, mais d’en avoir une peut changer la vie des gens», a dit le directeur stratégique de l’entreprise britannique, Steven Ramage. Il a souligné que 4 milliards de personnes dans le monde n’avait pas d’adresse. L’application What3Words est notamment utilisée en Afrique du Sud pour la livraison de médicaments et par les Nations Unis en cas de catastrophe naturelle.

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