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Quatre policiers du SPVM arrêtés

Photo: Chantal Levesque/Métro

Quatre policiers du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) ont été arrêtés par leurs collègues jeudi matin, a annoncé le directeur du SPVM, Philippe Pichet.

Deux d’entre eux, Faycal Djelidi et David Chartrand, enquêteurs affectés aux gangs de rue, à l’alcool, aux stupéfiants et à la moralité, ont été accusé de parjure et de tentative d’entrave à la justice. M. Djelidi est aussi accusé de sollicitation et d’obtention de services sexuels moyennant rétribution ainsi que d’abus de confiance. Ils ont été suspendus sans solde.

Les deux autres policiers sont toujours sous enquête et risquent d’être éventuellement accusés. Tous ces policiers faisaient partie de la même division et ont fait l’objet d’une enquête commune.

M. Pichet n’a pas voulu en dire plus sur la nature des gestes reprochés, qui seront exposés lorsque les suspects comparaitront en cour. On sait toutefois que les ripoux auraient violé les règles concernant la façon de traiter avec les informateurs de la police.

«Quand on fait affaire avec une source, certaines choses doivent être faites, ne serait-ce qu’écrire un rapport et s’assurer que tout soit consigné de façon exemplaire. Dans ces cas, il y a eu des irrégularités», a expliqué M. Pichet, qui a interrompu ses vacances pour l’occasion.

Des mécanismes de contrôle des informateurs ont été mis en place à la Division du renseignement du SPVM à la suite des cas des policiers corrompus Benoit Roberge et Ian Davidson, survenus entre 2011 et 2013, qui avaient vendu ou tenté de vendre des informations au crime organisé. Selon M. Pichet, ce sont ces mesures qui ont permis de lever le drapeau rouge et de débuter l’enquête en décembre dernier.

«C’est toute la communauté policière qui s’en trouve affectée.» –Le directeur du SPVM Philippe Pichet

M. Djelidi travaillait pour le SPVM depuis 16 ans et était enquêteur depuis six ans, alors que M. Chartrand était employé du SPVM depuis 11 ans et était enquêteur depuis trois ans.

Guy Ryan, ancien inspecteur du SPVM, estime qu’il n’a jamais vu, en 28 ans de carrière, une telle arrestation, soit quatre policiers visés par une même enquête. «Ils sont accusés de parjure, ce qui veut dire qu’ils ont amené des faussetés, qu’ils n’ont pas dit la vérité, a souligné M. Ryan. Les faits reprochés doivent être très graves, parce que ce n’est pas souvent qu’un policier est suspendu sans solde.»

M. Ryan est aussi convaincu que cet épisode a créé une onde de choc au sein du SPVM. «Quand un policier se fait arrêter, tous ceux qui travaillent dans son unité spécialisée se remettent en question. Ça peut prendre du temps avant que la confiance revienne», croit l’ancien policier.

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