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Marois défend les gestes posés sur Anticosti

Émilie Bergeron, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — L’ancienne première ministre Pauline Marois a défendu l’action de son gouvernement quant à l’exploitation pétrolière sur Anticosti, alors qu’elle s’apprêtait à assister à une soirée en hommage à l’ex-chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, lundi soir à Montréal.

Réagissant à une remarque de la candidate à la direction du Parti québécois, Martine Ouellet, lors du débat de la veille, Mme Marois a dit que son gouvernement s’était assuré auprès d’entreprises pétrolières qu’au moins 50 pour cent «des revenus, des profits, des redevances allaient revenir au Québec».

«Je vais lui laisser ses propres mots, ils lui appartiennent», a-t-elle dit, ajoutant que le gouvernement de Jean Charest avait «renoncé à ses droits sur Anticosti» et que l’intention du sien avait été de se les «réapproprier».

Mme Marois a par ailleurs soutenu que sa position avait toujours été de savoir, d’abord, s’il y avait des ressources à extraire et, ensuite, d’exiger la tenue d’une évaluation environnementale.

«C’était la première entente que nous avions signée avec les entreprises avec lesquelles nous étions engagés, à savoir, allons explorer et s’il y en a, nous procéderons à un BAPE (Bureau d’audiences publiques sur l’environnement). Par la suite nous nous assurerons de respecter notre loi sur l’environnement, l’acceptabilité sociale.»

Mme Ouellet a pour sa part démenti s’en être prise à Mme Marois, mais a réitéré que c’est cette dernière qui avait négocié l’entente. Elle a souligné qu’au moment où elle était ministre des Ressources naturelles et que le contrat a été signé, un débat persistait sur le moment propice à une évaluation environnementale.

«À l’époque, j’avais une entente avec Pauline (Marois) selon laquelle je disais que je voulais le BAPE avant l’exploration alors qu’elle le présentait avant l’exploitation, a affirmé la candidate à la direction du Parti québécois. La fracturation se fait à l’exploration et donc c’est là qu’il y a un impact environnemental.»

Plusieurs politiciens réunis à l’événement, qui se déroulait à l’Écomusée du fier monde, ont par ailleurs noté que le ton était monté lors du débat de dimanche qui se tenait à Sherbrooke.

Le député de Rosemont, Jean-François Lisée, a dit voir d’un bon oeil cette tournure qui incitera, selon lui, le public à suivre les dénouements de la course.

Gilles Duceppe, qui était honoré lors de cette soirée, a pour sa part rappelé qu’il avait, lui aussi, connu de nombreux débats houleux.

«Dans toute course, il se passe ce genre de choses, pas seulement au PQ. J’ai vu ce qui passait dans d’autres partis à Ottawa», a-t-il dit.

L’ancien chef du Bloc québécois n’a pas voulu manifester son appui à l’un ou l’autre des candidats à la direction du Parti québécois, laissant entendre qu’il allait se prononcer à la toute fin de la course.

M. Duceppe a par ailleurs tenu à dire qu’une cinquième course depuis 2003 pour cette formation provinciale n’est, selon lui, pas une chose exceptionnelle. M. Duceppe a rappelé les nombreux changements de gouverne, sur la scène fédérale, du Parti libéral du Canada.

Le prochain chef du Bloc québécois doit quant à lui être élu en 2017.

M. Duceppe a été le premier à être élu sous la bannière du Bloc québécois en 1990. Il a été député de la circonscription de Laurier-Sainte-Marie pendant plus de 21 ans, soit jusqu’à la défaite électorale cuisante du Bloc en 2011.

M. Duceppe a été chef du Bloc de 1997 à 2011. Après un retrait de quatre ans de la politique, il a repris les commandes de la formation en juin 2015, pour les quitter de nouveau, après une autre défaite électorale en octobre 2015.

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