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Statu quo dans quatre circonscriptions

Jocelyne Richer, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

QUÉBEC — Les électeurs ont préféré le statu quo au changement, lors des quatre élections complémentaires tenues lundi, en choisissant des députés portant les mêmes couleurs politiques que les précédents.

C’est donc dire que Marie-Victorin et Saint-Jérôme demeureront péquistes, Arthabaska, caquiste, et Verdun, libérale.

Aucun des trois grands partis (le PQ, la CAQ et le PLQ) ne perd la face, donc, mais les libéraux sortent de l’exercice affaiblis, avec une majorité dans Verdun qui a fondu comme neige au soleil.

La circonscription de Marie-Victorin a été la première des quatre à proclamer l’élection d’une nouvelle députée, la péquiste Catherine Fournier, avec plus de 52 pour cent et une majorité de plus de 3000 voix.

«Quelle belle soirée!», a aussitôt déclaré le chef p��quiste Jean-François Lisée, soulignant que la nouvelle recrue sera, à 24 ans, la plus jeune femme jamais élue députée de toute l’histoire du Québec.

Dans Saint-Jérôme, le péquiste Marc Bourcier succédera à Pierre Karl Péladeau, avec 46 pour cent du vote et près de 2000 voix de majorité. Son principal adversaire, le caquiste Bruno Laroche, a mordu la poussière.

La Coalition avenir Québec (CAQ) conserve Arthabaska, où son candidat Éric Lefebvre a réussi à devancer le candidat libéral Luc Dastous, qui subit une défaite pour la deuxième fois dans cette circonscription. M. Lefevbre a une confortable majorité de plus de 3000 voix.

Dans Verdun, les libéraux ont réussi de justesse à conserver une circonscription qu’on qualifiait de forteresse. La majorité libérale de près de 9000 voix en 2014 a fondu à environ un millier de voix.

«On aurait souhaité un autre résultat. Il y a aura d’autres combats. Il y aura d’autres rendez-vous», a dit, peu après 22 h, le chef libéral Philippe Couillard, à propos de la soirée électorale, accompagné de sa nouvelle députée, Isabelle Melançon.

«On continue le travail. On garde le cap», a ajouté brièvement le premier ministre Couillard, devant les militants réunis à Verdun.

Comme quoi les électeurs de Verdun étaient très divisés, le PLQ a récolté 35 pour cent du vote, le PQ, 27 pour cent, Québec solidaire, 18 pour cent, et la CAQ 12 pour cent.

Le taux de participation a beaucoup varié entre les quatre circonscriptions, passant de 26 à 43 pour cent. Traditionnellement, le taux de participation, lors d’élections complémentaires, est plus faible que celui enregistré lors des élections générales.

Au total, quelque 215 000 électeurs pouvaient se prévaloir de leur droit de vote.

L’Assemblée nationale comptera 70 députés libéraux, 30 péquistes et 21 caquistes, trois solidaires et un indépendant.

Au moment du déclenchement des élections complémentaires, le 2 novembre, on comptait deux circonscriptions péquistes (Marie-Victorin et Saint-Jérôme), une libérale (Verdun) et une indépendante (Arthabaska), qui était auparavant dans le camp caquiste.

Ces quatre élections complémentaires, qui devraient coûter aux contribuables environ 2 millions $, avaient été rendues nécessaires par les départs de l’ex-chef péquiste Pierre Karl Péladeau, dans Saint-Jérôme, en mai, de l’ex-ministre devenu animateur de radio Bernard Drainville, dans Marie-Victorin, en juin, suivi de l’ex-ministre Jacques Daoust, dans Verdun, en août, et par le décès subit de Sylvie Roy, dans Arthabaska, à la fin juillet.

Les libéraux avaient bon espoir de conserver la forteresse de Verdun et n’ont pas ménagé leurs énergies au cours du dernier mois pour s’emparer d’Arthabaska, mais en vain.

Les péquistes, quant à eux, espéraient conserver Marie-Victorin et Saint-Jérôme, et ont gagné leur pari, tandis que les caquistes ont tenté en vain de reconquérir Saint-Jérôme, mais sauvent la face dans Arthabaska.

Arthabaska, qui, dans le passé, a connu différentes couleurs politiques, était caquiste, avant que Sylvie Roy (avec une forte majorité de 6512 voix en 2014) choisisse de siéger comme indépendante à l’été 2015, après avoir choisi de rompre avec sa famille politique.

Les libéraux y présentaient Luc Dastous, qui était déjà candidat du PLQ en 2014.

Le chef caquiste, François Legault, était satisfait de sa formation à la fin de la soirée électorale, il a déclaré:

«c’est toute une défaite pour les libéraux ce soir, on a fait un gain de pourcentage dans Saint-Jérôme alors que les libéraux se sont écrasés».

Dans Saint-Jérôme, la CAQ misait sur un candidat issu du milieu, le maire de Saint-Hyppolyte, Bruno Laroche, tout comme le PQ, qui cherchait à faire élire Marc Bourcier, un conseiller municipal de Saint-Jérôme. Malgré son aura de candidat-vedette, Pierre Karl Péladeau n’avait pas eu une majorité insurmontable en 2014 (1962 voix).

Dans Marie-Victorin, sur la Rive-Sud de Montréal, pas moins de six candidats s’étaient fait la lutte pour obtenir l’investiture dans cette forteresse souverainiste. Le parti avait choisi Catherine Fournier, une jeune femme de 24 ans anciennement candidate du Bloc québécois. Bernard Drainville y avait obtenu une majorité de 3688 voix en 2014.

Dans Verdun, le PLQ présentait Isabelle Melançon, militante libérale de longue date, ancienne directrice des communications du parti, directrice des communications de la SODEC pendant des années et jusqu’à tout récemment directrice de cabinet de la ministre Hélène David. Jacques Daoust avait récolté une très confortable majorité de près de 9000 voix en 2014.

Québec Solidaire a terminé deuxième dans Marie-Victorin et troisième dans Verdun, deux circonscriptions où QS a augmenté son pourcentage d’appui.

Selon Amir Khadir, «la déconfiture libérale traduit l’insatisfaction des citoyens par rapport à l’austérité».

Il a déclaré que «l’argent sale dans les coffres des libéraux leur permet encore de gagner quelques bastions comme Verdun».

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