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Des partisans du pétrole canadien au cabinet Trump

Alexander Panetta, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

WASHINGTON — Le futur cabinet du président désigné des États-Unis, Donald Trump, est maintenant rempli d’amis du pétrole canadien, et deux des plus illustres sympathisants du projet d’oléoduc Keystone XL ont été choisis pour des rôles clés aux départements d’État et de l’Énergie.

Tous deux viennent d’ailleurs de l’État où doit se terminer le tracé de l’oléoduc: le Texas.

M. Trump a annoncé mardi qu’il demanderait au Congrès d’approuver la nomination du PDG d’Exxon Mobil, Rex Tillerson, comme plus haut diplomate du pays. Le secrétaire d’État est notamment chargé d’approuver les permis internationaux pour la construction d’oléoducs.

Rick Perry est quant à lui le choix de M. Trump comme secrétaire à l’Énergie, ont confié des sources à l’Associated Press. Lorsqu’il avait annoncé qu’il se lançait dans la course à la présidence, l’an dernier, cet ancien gouverneur du Texas avait promis qu’il ne perdrait pas de temps à approuver l’oléoduc s’il devenait président, affirmant qu’il le ferait «dès le jour 1».

L’ancien ambassadeur du Canada à Washington se souvient d’avoir eu des rencontres avec les deux hommes, qui avaient alors exprimé leur soutien envers le projet d’oléoduc. Gary Doer se rappelle notamment d’un événement à l’ambassade du Canada, à Washington, où Rick Perry était invité en compagnie d’autres gouverneurs favorables aux oléoducs.

Il a également eu une discussion avec le possible futur secrétaire d’État lorsqu’il a partagé une table avec lui pendant un dîner, à Washington. M. Tillerson lui avait parlé de différents projets d’Exxon au Canada, dont un impliquait 4,6 milliards de barils potentiels en Alberta et des investissements dans des technologies d’extraction à faibles émissions de carbone.

«Il était très fier de ces investissements», s’est souvenu M. Doer.

Un oléoduc «vital»

Au cours de ce dîner, Rex Tillerson s’était montré déçu de l’avenir peu reluisant de Keystone XL. Dans un discours, il avait longuement parlé du projet que l’administration Obama a fait avorter. M. Trump a pour sa part laissé entendre qu’il pourrait décider de le faire revivre.

M. Tillerson avait cité le projet comme un bon exemple de dommage économique causé par le gouvernement.

«Les États-Unis et le Canada ont tous les deux besoin de cet oléoduc vital», avait-il lancé à l’Economic Club de Washington, l’an dernier.

«Keystone XL augmenterait l’aptitude des États-Unis à soutenir la concurrence, hausserait la sécurité énergétique de l’Amérique du Nord et renforcerait la relation avec l’un de nos plus importants alliés et partenaires commerciaux», avait-il ajouté.

«Mais l’approbation du pipeline a été retirée des mains de fonctionnaires d’expérience et est devenue un outil de manipulation politique.»

Il avait noté que le projet avait fait l’objet de quatre évaluations environnementales par le département d’État, qui ont toutes conclu qu’il ne résulterait pas en une hausse des dangers ou une augmentation des émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère.

Du côté de Rick Perry, l’inquiétude est liée à la cause environnementale. Après que les médias eurent mentionné son nom pour diriger le département de l’Énergie, le groupe antipipeline 350.org avait publié un communiqué intitulé: «Un autre jour, un autre climatosceptique».

Rick Perry avait même promis d’éliminer le département de l’Énergie lors de sa campagne infructueuse à la présidentielle de 2012. Son futur département potentiel faisait en effet partie des trois qu’il avait promis de supprimer et dont il avait oublié les noms pendant un débat, ce qui avait représenté un moment décisif dans sa campagne.

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