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Jean-François Lisée dévoile ses plans pour le PQ

PQ Leader Jean-Francois Lisee gestures during his opening speech at the first day of the Parti Quebecois national council meeting in Quebec City on Saturday, January 14, 2017. THE CANADIAN PRESS/Clement Allard Photo: THE CANADIAN PRESS
Jocelyne Richer, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

QUÉBEC — Le chef péquiste Jean-François Lisée devra attendre le mois de septembre avant de savoir si la base militante de son parti acceptera de l’accompagner sur le chemin qu’il a tracé pour le Parti québécois (PQ).

D’ici le congrès national du PQ, qui se tiendra en septembre à Montréal autour du thème «Le chemin des victoires», les membres auront tout le loisir d’analyser, et au besoin amender, la proposition principale déposée samedi, un document de 75 pages contenant plus d’un millier de possibles engagements électoraux sur une grande diversité de sujets.

Une fois entérinée en septembre, la proposition principale deviendra le nouveau programme du parti, en prévision des élections de 2018.

Présentée aux membres, députés et présidents d’association réunis en conseil national tout le week-end à Québec, la proposition principale confirme l’engagement pris par M. Lisée lors de la course au leadership, à savoir qu’un gouvernement péquiste ne tiendrait pas de référendum sur la souveraineté lors d’un premier mandat, soit entre 2018 et 2022.

Ce choix de reporter à plus tard l’accession du Québec à sa souveraineté, la raison d’être du PQ et l’article un du parti, a été «une décision difficile, mais lucide», a reconnu d’entrée de jeu, dans son discours d’ouverture, M. Lisée.

Dès son éventuelle élection en octobre 2018, le gouvernement péquiste entreprendrait de rédiger un projet de constitution, après consultation de la population.

M. Lisée a invité les souverainistes à redécouvrir le Parti québécois, qu’il a présenté comme le parti de la croissance économique et de la justice sociale.

Tableaux à l’appui, le chef a soutenu que la croissance économique enregistrée au Québec avait été plus forte, en moyenne, lorsque les péquistes étaient au pouvoir, en comparaison avec les gouvernements libéraux.

Il a dit que dans le passé de nombreux souverainistes s’étaient éloignés du PQ parce que ses engagements n’étaient pas suffisamment «nets, clairs et constants», et que ce temps était révolu.

Au sujet de la promotion de la langue française, un sujet délicat au PQ, M. Lisée a suggéré aux militants d’afficher une «nouvelle audace».

La proposition stipule qu’un gouvernement péquiste miserait surtout sur la langue de travail, en soumettant les entreprises comptant de 25 à 49 employés à la Charte de la langue française (loi 101) et à la procédure de certification en francisation.

Samedi, des militants de longue date plus pointilleux sur la place du français au Québec, comme Marc Laviolette, anciennement du SPQ-Libre, ont dit juger les propositions présentées trop timides et songeaient déjà à suggérer des amendements. «On ne va pas assez loin», a-t-il déploré, lors d’un échange avec les journalistes.

Un gouvernement péquiste verrait aussi à appliquer la loi 101 aux entreprises de juridiction fédérale.

Le secteur de l’éducation ne serait pas épargné: les étudiants de cégep anglophones devraient subir un examen de français pour obtenir leur diplôme.

Mais l’idée d’imposer le cégep en français, tant aux francophones qu’aux allophones, a été abandonnée par le parti.

Le chef péquiste s’est aussi engagé à faire en sorte de conserver une majorité de francophones sur l’île de Montréal, par diverses mesures de rétention.

Sur la question de la laïcité, la proposition reprend l’idée de M. Lisée de promouvoir le «devoir de réserve» des employés de l’État quant au port de signes religieux. Mais ils seraient interdits pour ceux ayant un pouvoir de contrainte (policiers, juges). Les services de l’État devraient être donnés et reçus à visage découvert.

Le PQ façon Lisée cherchera à se rapprocher des jeunes familles, avec des congés de paternité allongés (passant de 5 à 8 semaines), de meilleures prestations de maternité, plus de maisons de naissance, des mesures de conciliation travail-famille et, surtout, un retour au tarif unique dans les CPE (dont le montant n’est cependant pas indiqué). On promet aussi de garantir une place en garderie à chaque enfant, mais encore là on ne fixe aucun objectif chiffré, ni échéancier.

Le coût de toutes ces mesures n’est pas davantage indiqué.

On courtise aussi les femmes: un gouvernement Lisée s’engage à former un conseil des ministres paritaire.

Le rayonnement du Québec à l’étranger serait une priorité du gouvernement Lisée dès 2018. L’ancien ministre des Relations internationales propose de changer l’appellation du ministère des Relations internationales, qui deviendrait le ministère des Affaires étrangères, à l’image du gouvernement fédéral. Québec verrait à appliquer «pleinement» la doctrine Gérin-Lajoie et à assurer à l’étranger une «présence autonome» du Québec dans ses champs de compétence.

La proposition prévoit aussi le processus d’accession à l’indépendance du Québec et de reconnaissance internationale, après un référendum gagnant, lors d’un second mandat. Le Québec souverain aurait également son ministère de la Défense et son armée.

Sur la question de la gratuité scolaire, le PQ fait preuve de prudence: il reconnaît que la gratuité de la maternelle à l’université est «un objectif légitime», sans plus.

Le chef péquiste va prononcer un autre discours devant ses militants dimanche midi, en conclusion de l’événement.

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